Publié le : 01/11/2021 – 12:57Modifié le : 01/11/2021 – 14:23
La Conférence des Nations unies sur le climat (COP26), perçue comme la dernière opportunité majeure de pouvoir mettre en place des solutions au changement climatique, s’est ouverte, lundi, à Glasgow, sur les défis vertigineux qui attendent les États signataires.
Plus de 120 dirigeants mondiaux arrivent à Glasgow, où s’ouvre, lundi 1er novembre, la Conférence des Nations unies sur le climat (COP26), confrontée aux défis vertigineux de la baisse des émission de gaz à effet de serre nécessaire pour limiter les effets du changement climatique.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, hôte de cette cruciale COP26, a accueilli, avec le chef de l’ONU Antonio Guterres, le ballet des dirigeants d’un salut du coude.
« Il est temps de dire ‘Assez’ », a lancé Antonio Guterres, devant plus d’une centaine de dirigeants de tous les continents, dont l’Américain Joe Biden, l’Indien Narendra Modi ou le Français Emmanuel Macron. « Assez de brutaliser la biodiversité. Assez de nous tuer nous-mêmes avec le carbone. Assez de traiter la nature comme des toilettes. Assez de brûler et forer et extraire toujours plus profond. Nous creusons nos propres tombes », a-t-il martelé, dénonçant notre « addiction aux énergies fossiles ».
« L’humanité a longtemps joué la montre sur le climat. Il est minuit moins une sur l’horloge de l’apocalypse. Nous devons agir maintenant », a renchéri le Premier ministre britannique Boris Johnson, mettant en garde contre la colère « incontrôlable » que provoquerait un échec de cette COP26 six ans après l’accord de Paris.
« Nos enfants, les enfants pas encore nés et leurs enfants (…), si nous échouons, ils ne nous le pardonneront pas », a-t-il insisté, reprenant les accusations de « bla bla » adressées par la jeune égérie suédoise Greta Thunberg aux dirigeants du monde.
« Répondre à l’urgence climatique »
La militante suédoise Greta Thunberg a demandé aux millions de personnes qui la suivent sur les réseaux sociaux de signer une lettre ouverte accusant les dirigeants des pays riches de « trahison ».
« En tant que citoyens de toute la planète, nous vous appelons à répondre à l’urgence climatique. Pas l’année prochaine. Pas le mois prochain. Maintenant », a-t-elle écrit sur Twitter.
“As citizens across the planet, we urge you to face up to the climate emergency. Not next year. Not next month. Now”
Join me and activists all over the world and demand leaders to face the climate crisis at #COP26
So far more than 650k people have signed!https://t.co/MJTQHx4FH0
— Greta Thunberg (@GretaThunberg) October 31, 2021
Des puissances qui manquent à l’appel
Les divergences entre les plus gros pollueurs mondiaux sont illustrées par l’absence, à Glasgow, des dirigeants de pays qui n’ont pas encore souhaité prendre d’engagements fermes à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, comme la Chine, la Russie ou la Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan s’est fait porter pâle à la dernière minute.
Les désaccords portent aussi bien sur les politiques à mettre en œuvre pour réduire la consommation de charbon, de pétrole et de gaz naturel que sur les moyens d’aider les pays pauvres à s’adapter aux conséquences du changement climatique, l’objectif de 100 milliards de dollars d’aides par an réaffirmé au G20 restant pour le moment virtuel.
À quelques heures de la cérémonie inaugurale de la COP26, la Maison Blanche a remis un coup de pression sur la Chine, en estimant que rien ne justifie qu’elle se dérobe devant ses responsabilités climatiques.
Le président Joe Biden avait déjà fustigé le manque d’engagement de Pékin et Moscou.
« La Russie et la Chine n’ont pour ainsi dire rien démontré en matière d’engagement à lutter contre le changement climatique », a déclaré à la fin du sommet du G20 le président des États-Unis, qui se heurte lui-même à de fortes résistances au Congrès pour faire adopter son plan environnemental.
Le président chinois, Xi Jinping, dont le pays est de loin le plus gros émetteur mondial, se contentera d’une déclaration écrite à l’ouverture de la COP26, selon le programme officiel.
Des efforts conséquents nécessaires
Retardée d’un an en raison de la pandémie de Covid-19, la COP26 doit maintenir en vie l’espoir d’une limitation de la hausse de la température mondiale à 1,5 °C par rapport à la période pré-industrielle, au-delà de laquelle les effets du changement climatique s’annoncent, selon les experts, d’une ampleur catastrophique.
Un objectif dont la planète paraît bien éloignée aujourd’hui puisque selon les experts de l’ONU, sur la base des promesses actuelles des États et en supposant qu’ils les tiennent, la hausse atteindra 2,7 °C à la fin du siècle.
L’enjeu de la COP26 est donc de parvenir à des promesses plus robustes des États pour réduire leurs émissions de CO2, débloquer des milliers de milliards de dollars pour financer la transition climatique dans les pays en voie de développement et de finir d’élaborer les règles de mise en œuvre des engagements pris lors de la signature, par près de 200 pays, de l’accord de Paris en 2015.
Après les discours inauguraux, qui vont s’étaler sur deux jours, les experts entreront dans le vif du sujet, mercredi, et tenteront de parvenir à un accord d’ici à la fermeture de la COP26 le 12 novembre, ou même après.
Avec Reuters
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