Ni image, ni déclaration commune, le tête-à-tête entre Emmanuel Macron et Boris Johnson était très attendu dimanche 31 octobre, en marge du sommet du G20 de Rome. Il faut dire que ces derniers jours, le contentieux sur la pêche est venu tendre à nouveau des relations passablement à la dérive depuis le Brexit, voici dix mois.
Sur fond d’épreuve de force au sujet des licences de pêche, le président français a essayé d’esquisser une forme de « désescalade » avec le chef du gouvernement britannique. Il s’agit de « faire baisser les tensions et de stabiliser la situation », indiquait-on à l’Elysée après l’entretien. Reste à voir si une trêve est vraiment susceptible de se profiler. « C’est au gouvernement français de favoriser une désescalade en retirant ses menaces », a aussitôt rétorqué le porte-parole de Boris Johnson.
Le climat reste donc électrique. D’ailleurs, dimanche matin, le chef de l’Etat français s’est montré très clair pendant la demi-heure d’un entretien qualifié de simple « réunion de travail ». Il a demandé « exigence, sérieux et respect » à son interlocuteur, après quelques jours où les reproches et mises en garde ont fusé entre les deux rives de la Manche. M. Macron attend que le premier ministre britannique « respecte sa signature et prenne ses engagements au sérieux », comme négocié au forceps avant la sortie du pays de l’Union européenne. Cela concerne d’abord la pêche, aux yeux de Paris, mais aussi le protocole nord-irlandais, qui prévoit des contrôles en Mer d’Irlande entre la province et le reste de la Grande Bretagne. Un compromis que le gouvernement conservateur n’applique pas à ce jour.
Londres dénonce des menaces « injustifiées »
L’urgence du moment est, bien sûr, de tenter d’apaiser le conflit sur la pêche. Faute d’obtenir davantage de licences au profit de ses pêcheurs. Paris a menacé ces derniers jours de prendre des mesures de rétorsion, afin de compliquer l’activité des navires britanniques dans les eaux françaises, voire de réduire l’approvisionnement des îles anglo-normandes en électricité.
Pour Londres, les menaces de représailles françaises sont « injustifiées » : depuis le Brexit, les flottes européennes doivent acquérir des licences de pêche pour continuer à pêcher dans les eaux britanniques, notamment la zone de 6 à 12 miles nautiques au large du Royaume-Uni et des eaux anglo-normandes. Les petits bateaux doivent notamment prouver qu’ils ont pêché dans ces eaux entre 2017 et 2020, selon les termes de l’accord commercial post-Brexit.
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