Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise, n’est pas l’hôte formelle de la COP26, qui s’ouvre dimanche 31 octobre à Glasgow – c’est le gouvernement britannique. Mais sa voix va compter durant les quinze jours de ce sommet crucial pour l’avenir de la planète : la dirigeante, députée de longue date de la capitale économique de l’Ecosse et cheffe du Parti indépendantiste écossais (SNP), s’est fixé un programme environnemental très ambitieux dans le cadre d’une coalition avec les Verts (avec un objectif de neutralité carbone dès 2045). Elle a accepté de répondre aux questions de plusieurs journaux européens, dont Le Monde.
Prix des hébergements stratosphériques, restrictions de voyages dues au coronavirus : les critiques se sont multipliées concernant l’organisation du sommet, des ONG réclamant même qu’il soit repoussé pour permettre aux délégués des pays en développement, avec un accès restreint aux vaccins, de participer. « Glasgow est prête, répond Mme Sturgeon. La mairie aide le plus possible ceux qui n’ont pas encore trouvé un logement et le gouvernement écossais tente de faire le pont entre pays en développement et pays riches, dirigeants et jeunes activistes. Je recevrai des représentants de peuples indigènes samedi 30 octobre et j’ai ouvert formellement la conférence des jeunes le 29 octobre. »
Ni le Pape ni la reine Elizabeth II ne feront le déplacement en Ecosse. Manqueront aussi à l’appel les présidents Poutine et Xi Jinping. « L’absence de la reine est décevante mais tout le monde comprend qu’elle a besoin de repos [elle a 95 ans]. Quant aux autres dirigeants, concentrons-nous sur ceux qui seront présents, une centaine d’entre eux vont converger vers Glasgow, notamment le président Joe Biden. »
Des milliers de militants prévoient de multiplier les actions sur place. « Je crois passionnément au droit à manifester pacifiquement », insiste la première ministre, qui a forgé ses convictions indépendantistes en protestant, dans les années 1980, contre les bases de sous-marins nucléaires britanniques. « Les dirigeants doivent entendre ce que les militants ont à dire. Car ils n’en font pas encore assez pour limiter le réchauffement climatique. Il est essentiel qu’à l’issue de cette COP26, une hausse de 1,5 °C des températures soit tenue. »
L’Ecosse doit « construire une alternative verte »
Prompte à critiquer le gouvernement conservateur de Boris Johnson, Mme Sturgeon a mis une partie de ses réserves en sourdine le temps du sommet. « Notre collaboration dans le cadre du sommet climat a été bonne et je n’ai pas l’intention de laisser la politique interférer avec la COP26 : je ferai tout mon possible pour qu’elle soit un succès », assure Mme Sturgeon. La stratégie de neutralité carbone publiée par Downing Street mi-octobre est pourtant jugée trop vague par beaucoup d’ONG : « son niveau d’ambition est bienvenu », réagit Mme Sturgeon. « L’Ecosse s’est fixé une neutralité carbone d’ici à 2045, car nous pensons pouvoir aller plus vite [que le Royaume-Uni dans son ensemble, qui reste sur 2050], en raison de l’étendue de nos forêts et de nos tourbières. »
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