Tribune. La pandémie de Covid-19 et le mouvement Black Lives Matter ont tous deux mis en évidence l’écart disproportionné entre Noirs et Blancs américains en matière de santé. Pourtant, cet écart d’espérance de vie s’est réduit de près de 50 % en trois décennies, en grande partie grâce à des améliorations intervenues chez les Noirs américains, selon une étude publiée dans « Inequality in mortality between Black and White Americans by age, place, and cause and in comparison to Europe, 1990 to 2018 » (Actes de l’Académie nationale des sciences des Etats-Unis, PNAS, octobre 2021).
Dans l’ensemble, d’importants progrès ont été réalisés pour accroître la longévité des Noirs américains au cours des dernières décennies. Mais un écart de mortalité spectaculaire subsiste par rapport aux Blancs américains , et plus encore par rapport à la France et à d’autres pays européens.
Enfin, les Blancs Américains ont également un taux de mortalité supérieur à celui des Européens et ce, même dans les régions les plus riches des Etats-Unis. Autrement dit, les taux de mortalité des Noirs et des Blancs américains ont encore de larges marges potentielles de baisse dans les régions à hauts revenus comme dans celles à faibles revenus.
Accès aux soins de santé
En 1990, les Noirs américains vivaient sept ans de moins que les Blancs. Mais, en 2018, ce chiffre a chuté à 3,6 ans. L’amélioration de l’espérance de vie dans les comtés les plus pauvres a particulièrement contribué à réduire l’écart entre les deux groupes, en grande partie parce que les Noirs américains sont plus susceptibles de vivre dans les zones les plus pauvres. La réduction du nombre de décès des Noirs américains causés par le cancer, le VIH, les homicides et les maladies fœtales et néonatales a été particulièrement importante pour combler cet écart.
Les programmes de protection sociale, le programme d’aide supplémentaire à la nutrition, ainsi que la réduction des niveaux de pollution dans les zones défavorisées sont des facteurs qui contribuent à la réduction de la mortalité
Pourtant, l’espérance de vie a stagné pour tous les groupes aux Etats-Unis depuis 2012 et les Blancs américains ont même perdu du terrain par rapport aux Européens dans les zones riches comme dans les zones pauvres. L’épidémie d’opioïdes aux Etats-Unis est une cause importante de ce déclin, mais des travaux supplémentaires devraient être effectués pour étudier d’autres facteurs. Si les améliorations intervenues avant 2012 s’étaient poursuivies au rythme antérieur, l’écart en matière d’espérance de vie aurait été comblé d’ici à 2036.
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