Le Parlement polonais a définitivement validé, vendredi 29 octobre, le projet gouvernemental de construction d’un mur à la frontière avec la Biélorussie pour empêcher les réfugiés de passer en Pologne.
Le coût du mur est évalué à 353 millions d’euros et il doit s’étendre sur plus de 100 kilomètres, à la frontière orientale de l’Union européenne (UE). Le président polonais, Andrzej Duda, avait annoncé qu’il promulguerait cette loi dès qu’elle serait approuvée par le Parlement.
Des milliers de migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient, ont traversé ou tenté de traverser la frontière à partir de la Biélorussie depuis l’été. L’UE accuse le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, de faire venir des ressortissants de pays du Moyen-Orient et d’Afrique, puis de leur faire passer les frontières de la Lituanie, de la Lettonie et de la Pologne.
Une incitation intervenant en représailles aux sanctions économiques infligées par l’UE à son régime. En réponse, la Pologne a imposé l’état d’urgence dans la zone frontalière, a dépêché des milliers de soldats et a légalisé la pratique controversée du refoulement direct.
L’UE refuse de financer des « barbelés »
La Pologne fait partie des douze Etats membres qui, la semaine dernière, ont demandé à l’UE de financer la construction de « barrières » à leurs frontières. Cependant, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que Bruxelles n’apporterait pas son soutien financier.
La semaine dernière, Mme von der Leyen avait rappelé aux dirigeants réunis en sommet à Bruxelles la position commune de la Commission et du Parlement européen disant qu’« il n’y aura[it] pas de financement de barbelés et de murs ».
Insistant sur le fait que son pays est « attaqué » par la Biélorussie, le premier ministre polonais, le nationaliste Mateusz Morawiecki, avait déclaré la semaine dernière que le mur était essentiel pour « protéger » la Pologne.
L’état d’urgence, qui empêche les journalistes et les associations caritatives de s’approcher de la frontière, a suscité de nombreuses critiques. L’UE a appelé à la « transparence ». Les Nations unies avaient demandé, il y a huit jours, une action urgente pour sauver des vies et éviter des souffrances à la frontière entre l’UE et la Biélorussie, après la mort de plusieurs demandeurs d’asile.
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