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En Allemagne, le grand désarroi des conservateurs

Jens Spahn (à gauche), ministre allemand de la santé et potentiel successeur d’Angela Merkel, lors de la conférence du parti de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à Bielefeld, le 23 octobre 2021. SASCHA SCHUERMANN / AFP

Un mois après leur débâcle aux élections législatives du 26 septembre, les chrétiens-démocrates allemands sont d’accord sur un point : leur parti, la CDU, a besoin de se réinventer. Mais si le mot « rénovation » est sur toutes les lèvres, les avis divergent dès lors qu’il s’agit d’en préciser les contours. La réunion des 353 secrétaires de section du parti, prévue samedi 30 octobre dans un hôtel du centre de Berlin, devrait en être l’illustration.

Principal point à l’ordre du jour : le mode de désignation du prochain président de la CDU. Depuis qu’Armin Laschet, candidat malheureux à la succession d’Angela Merkel à la chancellerie, a annoncé son retrait, le 7 octobre, deux camps s’affrontent. D’un côté, ceux qui plaident pour une consultation de l’ensemble des 399 000 adhérents ; de l’autre, ceux qui souhaitent s’en tenir à la procédure habituelle, l’élection du président par les 1 001 délégués du parti (cadres et élus), réunis en congrès.

Pour les premiers, le résultat des législatives prouve qu’il faut davantage de démocratie interne. Selon eux, la défaite aurait pu être évitée si la direction de la CDU avait désigné comme candidat commun de la droite conservatrice le Bavarois Markus Söder (Union chrétienne-sociale en Bavière, CSU), bien plus populaire qu’Armin Laschet auprès des adhérents et des sympathisants. « On ne peut pas gagner une élection avec un candidat dont les gens ne veulent pas », explique Sylvia Pantel, qui fait partie des 49 députés conservateurs ayant perdu leur siège le 26 septembre. Pour elle, consulter les adhérents sur le choix du futur président de la CDU est une nécessité. « La force d’un Volkspartei [parti populaire] comme le nôtre, c’est d’avoir des troupes nombreuses pour faire campagne. Mais si elles ne se sentent pas écoutées, c’est difficile de compter dessus. »

De leur côté, les partisans de la procédure traditionnelle mettent en avant un argument pratique : faire voter l’ensemble des adhérents est, à leurs yeux, plus long à organiser qu’un simple congrès, car cela suppose notamment la tenue de débats entre les candidats dans les différentes régions du pays. Or, selon eux, le calendrier politique des prochains mois ne s’y prête pas. « Nous devons aller vite pour remettre le parti sur pied afin d’être prêts pour les trois élections régionales qui auront lieu au printemps 2022 [dans la Sarre, le Schleswig-Holstein et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie]. C’est pourquoi je pense que c’est une mauvaise idée de consulter les adhérents », explique Dennis Radtke, député européen et vice-président de l’Association des travailleurs chrétiens-démocrates (CDA), l’aile « sociale » de la CDU.

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