Était-ce un enlèvement, une prise d’otages ? Difficile de définir avec précision la situation, mais, finalement, quelque 180 soldats chargés d’éradiquer des plantations de coca et retenus depuis mardi par des cultivateurs mécontents, dans l’est de la Colombie, ont finalement été libérés, a annoncé, jeudi 28 octobre, .
Il y a eu « une initiative unilatérale des communautés qui se sont retirées de la zone et n’entravent pas le travail des forces de sécurité », a fait savoir, jeudi 28 octobre, le bureau du défenseur du peuple dans un communiqué.
L’organisme public qui veille au respect des droits humains dans le pays, avait indiqué plus tôt envoyer une mission de médiation dans la municipalité de Tibu (est), dans le département de Norte Santander, où les militaires étaient retenus depuis mardi dans une école.
« Aucune forme de violence »
Les cultivateurs se sont retirés de l’école, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). « L’armée n’a été victime d’aucune forme de violence ou d’enlèvement », ont indiqué les cultivateurs dans un communiqué.
Le président colombien Ivan Duque avait réclamé plus tôt la « libération rapide » des militaires. « Ils vont bien, ils sont avec leurs armes. Ils n’ont pas voulu entrer dans la confrontation et cela montre leur professionnalisme (…) mais ces pratiques ne peuvent avoir cours dans le pays », avait déclaré le chef de l’Etat devant la presse. « S’il n’y a pas de libération rapide, cela sera considéré comme un enlèvement par toutes les autorités », avait-il mis en garde.
Les heurts sont fréquents en Colombie entre producteurs de coca et forces de l’ordre chargées de détruire ces cultures.
Le général Omar Sepulveda, chargé des opérations militaires dans la zone, avait indiqué que les soldats avaient été encerclés mardi par des cultivateurs armés de bâtons et de machettes alors qu’ils effectuaient « des tâches de lutte contre l’ensemble de la chaîne de trafic de drogue ».
Plus grand exportateur mondial de cocaïne
Le porte-parole d’une association de cultivateurs, qui s’est identifié comme « Junior », a déclaré à une radio locale être dans « les meilleures dispositions pour engager un dialogue ». Selon lui, les cultivateurs de coca entendent ainsi protester contre le gouvernement qui n’aurait pas respecté ses engagements dans le cadre d’un programme de remplacement de la culture des feuilles de coca par de l’agriculture licite.
La région de Catatumbo, où est situé le village de Tibu, à la frontière avec le Venezuela, renferme la plus grande concentration de culture de coca au monde (40 084 hectares), selon le dernier rapport des Nations unies en 2020.
Les rebelles de l’Armée de libération nationale (ELN), la dernière guérilla active en Colombie, et les dissidents de l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) opposés à l’accord de paix de 2016, opèrent dans cette région et profitent des revenus du trafic de drogue.
Avec une production record de 1 010 tonnes en 2020, la Colombie reste le premier exportateur mondial de cocaïne, majoritairement vers les Etats-Unis, principal consommateur.
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