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Au cœur de l’audience d’extradition de Julian Assange, sa santé mentale et les prisons américaines

Un manifestant arbore un masque de Julian Assange, dont l’audience qui doit décider du maintien ou non du refus de son extradition aux Etats-Unis s’est déroulée mercredi 27 et jeudi 28 octobre, à Londres. TOLGA AKMEN / AFP

Sur le papier, la justice britannique doit décider si le refus de l’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis pour des faits d’espionnage – son travail de 2010 sur des documents américains secrets en partenariat avec de nombreux médias, dont Le Monde – doit être maintenu.

Dans les faits, cette audience en appel, qui s’est achevée à la Haute Cour de Londres jeudi 28 octobre, n’a pas abordé le fond de l’affaire. Juridiquement limités à un nombre restreint d’éléments issus de l’audience en première instance, les débats ont essentiellement porté sur la santé psychologique de Julian Assange et les conditions de détention auxquelles le fondateur de WikiLeaks serait exposé si l’extradition devait finalement avoir lieu.

En première instance, en janvier, la juge Vanessa Baraitser avait déterminé qu’une extradition vers les Etats-Unis, et les conditions de détention qui en découleraient, étaient incompatibles avec l’état de santé de Julian Assange tel que diagnostiqué par plusieurs médecins, et l’exposaient à un risque de suicide.

L’avocat représentant les Etats-Unis, James Lewis, a tenté de décrédibiliser les témoignages de Michael Kopelman, l’un des psychiatres ayant conclu à une grande fragilité de l’Australien. Il lui a reproché de ne pas avoir mentionné dans son premier témoignage écrit auprès du tribunal que Julian Assange avait une compagne, Stella Morris, avec laquelle il avait eu deux enfants, un facteur susceptible, de son point de vue, d’améliorer son état psychologique. Les avocats d’Assange ont répliqué que cette omission, justifiée par la volonté du médecin de respecter la vie privée du couple alors que leur relation n’était pas publique, avait été corrigée dans son témoignage final et que la juge en était consciente, l’ayant indiqué dans le jugement rendu en janvier.

Des garanties américaines contestées

Les conseils de l’Australien et les avocats représentant les Etats-Unis se sont aussi longuement affrontés sur les « garanties » offertes par Washington dans le cadre de cette procédure en appel. Au cours de l’été, les Etats-Unis ont en effet promis que, en cas d’extradition, Julian Assange ne serait pas détenu dans la prison de haute sécurité de Florence, dans le Colorado, et qu’il pourrait demander à purger sa peine dans son pays natal, l’Australie.

Pour James Lewis, ces garanties sont légalement « contraignantes ». Il a également assuré que les Etats-Unis avaient l’habitude de tenir leurs promesses. M. Lewis a tenté de convaincre les juges que ces engagements changeaient significativement la situation et rendaient caduques les craintes pour la vie de l’Australien.

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