Dans son rapport annuel sur les migrations, publié jeudi 28 octobre, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) constate que les flux migratoires vers les pays membres ont baissé de plus de 30 % en 2020.
« La crise du Covid-19 a entraîné la plus forte baisse jamais enregistrée des flux d’immigration dans les pays de l’OCDE », résume ce rapport annuel sur les migrations, qui dénombre à 3,7 millions les migrants qui ont rejoint vingt-cinq de ses pays membres. C’est le niveau le plus bas qui ait été enregistré depuis 2003. La chute aurait même « largement dépassé les 50 % si l’on ne prend pas en considération les changements de statut », qui peuvent faire apparaître administrativement une même personne deux fois.
« Toutes les catégories d’immigration permanente ont diminué »
Parmi les cinq principaux pays de destination de l’OCDE, la France a enregistré la baisse la moins marquée (− 21 %), avec 230 000 « nouveaux immigrés », selon le document.
Globalement, « toutes les catégories d’immigration permanente ont diminué », que ce soient les migrations temporaires de travail ou les migrations familiales (− 35 %). La seule catégorie d’immigration qui n’ait pas connu de baisse considérable pendant cette année où la pandémie de Covid-19 a paralysé les économies mondiales est celle des travailleurs agricoles saisonniers (− 9 %).
Cela s’explique, selon l’OCDE, par le fait que les pays occidentaux ont eu besoin de cette main-d’œuvre, même en temps de crise sanitaire, au risque de perdre des récoltes. Le dossier dit de « la clémentine corse » l’a prouvé, lorsqu’un pont aérien avait été mis en place pour faire venir plus de neuf cents saisonniers marocains sur l’île.
Après avoir mesuré l’impact de la pandémie et de ses conséquences sociales et économiques sur une année, l’OCDE prévoit que l’enjeu essentiel de ces prochains mois « sera de s’assurer que le plan de relance soit inclusif », et concerne donc les immigrés. En effet, l’organisation note que les quinze derniers mois ont « mis fin à dix années d’amélioration continue de la situation des immigrés sur le marché du travail ».
Jean-Christophe Dumont, chef de la division Migrations de l’OCDE, a dit à l’AFP :
« Cela reste relativement modéré, car il y a eu des efforts très importants pour maintenir les gens en emploi pendant la crise (…). Les immigrés font toujours partie des populations les plus vulnérables, car ils sont concentrés dans les secteurs les plus touchés, comme l’hôtellerie-restauration. »
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