Alors que le monde s’ouvre à nouveau, la Chine se referme. Xi Jinping ne sera ni à Rome ce week-end pour participer au sommet du G20, ni à Glasgow début novembre pour la conférence de l’ONU sur le climat (COP26), et vraisemblablement pas davantage au Sénégal pour le troisième sommet Chine-Afrique prévu fin novembre. En Europe, il devrait être représenté par Wang Yi, le ministre des affaires étrangères. Le secrétaire général du Parti communiste chinois n’est plus sorti de Chine depuis le 18 janvier 2020, date de son retour de Birmanie et tout laisse à penser qu’il n’envisage pas de le faire avant la fin des Jeux olympiques d’hiver, le 20 février 2022. Deux ans d’absence physique sur la scène internationale, du jamais vu pour un leader du G20.
Une politique due aux caractéristiques chinoises de la gestion de la crise sanitaire. Après trois semaines de tergiversations et de mensonges début janvier 2020, la Chine a surpris le monde entier en isolant l’épicentre de l’épidémie, Wuhan, pendant soixante-seize jours. Alors que le reste de la planète se confinait à son tour, la Chine sortait de cette crise et adoptait la politique « zéro Covid ». Au moindre cas, le pays teste des millions de personnes et isole des quartiers voire des villes entières. Conséquence directe : depuis le 27 mars 2020, le pays vit quasiment dans une bulle. Les passeports des Chinois ne sont plus renouvelés, les vols internationaux réduits de plus de 97 % et les rares personnes qui entrent dans le pays, même vaccinées « chinois », sont soumises à deux voire trois semaines de quarantaine stricte dans un hôtel. Les rares dirigeants étrangers reçus dans le pays, comme John Kerry, le « M. climat » de Joe Biden, restent en province.
Le problème est qu’à moins de 100 jours de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Pékin le 4 février 2022, de nouveaux cas continuent de faire leur apparition. Peu : 39 cas le 27 octobre mais, au nom du zéro Covid-19, des villes de plusieurs millions d’habitants sont à nouveau confinées et privées de transports publics. Les autorités dissuadent les habitants de Pékin de sortir de la capitale. Depuis des mois, des millions de fonctionnaires y sont, de fait, confinés et chaque jour, les parents tentés de sortir sont avertis des conséquences fâcheuses qui pourraient en résulter pour la scolarité de leur enfant.
Stratégie « zéro Covid » autant politique que sanitaire
Cette politique n’est pas prête de s’arrêter. Chaque grande ville est actuellement en train de construire des centres d’hébergement (à raison de 20 lits pour 10 000 habitants) afin d’y placer systématiquement en quarantaine les personnes entrant dans le pays. Des milliers de cellules identiques, surveillées par caméras de surveillance et où un robot apportera les repas. Pour nombre de diplomates et même de Chinois, cette stratégie « zéro Covid » est autant politique que sanitaire. Xi Jinping a annoncé en septembre 2020 « la victoire du peuple chinois » contre le virus et rien ne doit pouvoir venir le démentir.
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