La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,75% jeudi, portée par de bons résultats d’entreprises et le ton rassurant de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE).
L’indice vedette CAC 40 a pris 50,70 points à 6.804,22 points, repassant au-dessus de 6.800 points, une première depuis le 16 août.
La veille, il avait terminé en repli de 0,19%.
La BCE a maintenu jeudi toutes ses mesures de soutien à l’économie — achats d’actifs conséquents et taux directeurs très bas — malgré la forte poussée de l’inflation en zone euro.
« Le résumé de cette réunion de le BCE, c’est rendez-vous en décembre » pour en savoir plus sur la normalisation progressive de sa politique monétaire, commente Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque, qui rappelle que les investisseurs n’attendaient pas d’annonces particulières ce jeudi.
« Christine Lagarde a néanmoins déclaré qu’il y a eu énormément de discussions autour de l’inflation, c’est un sujet d’inquiétude », ajoute-t-il.
Elle a estimé que la poussée inflationniste en Europe serait « plus longue que prévu », mais devrait « décliner » au cours de l’année 2022.
Concernant l’activité économique en zone euro, pour la présidente de la BCE, la reprise reste forte mais « l’élan ralentit » à cause des pénuries, et la hausse des prix de l’énergie « pourrait réduire le pouvoir d’achat ».
Dans la foulée de ces annonces, et des décisions d’autres Banques centrales depuis la veille, les taux d’intérêt des dettes souveraines européennes ont fait le yo-yo, avant de se calmer, orientés à la hausse. Vers 18H00, le rendement français à 10 ans montait à 0,20% contre 0,16% la veille.
Les données macroéconomiques peu réjouissantes n’ont pas affolé les marchés: la croissance aux Etats-Unis a fortement ralenti au troisième trimestre, s’établissant à 2%, en-dessous des attentes des analystes, après un bond de 6,7% au deuxième trimestre.
Et l’inflation y a atteint 5,3% au troisième trimestre en rythme annualisé, soit un net ralentissement comparé au taux de 6,5% du précédent trimestre.
En Allemagne, la hausse des prix à la consommation s’établit à 4,5% en octobre.
La tech mène la course
Trois entreprises du secteur des nouvelles technologies occupaient le podium du CAC 40 après la publication de leurs résultats.
Le groupe franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics a grimpé de 6,34% à 41,32 euros. Son chiffre d’affaires a augmenté de 19,9% au troisième trimestre, à 3,2 milliards de dollars, porté par la très forte demande mondiale pour les puces électroniques.
Le géant de l’informatique Capgemini, qui a relevé ses prévisions de croissance pour l’année, a progressé de 5,98% à 199,30 euros.
Le champion français du logiciel Dassault Systèmes qui a fait de même avec ses prévisions, a gagné 5,86% à 50 euros.
L’aéronautique pas loin derrière
Même scénario pour Airbus (+1,82% à 112 euros), qui a revu à la hausse ses prévisions financières pour 2021 après avoir publié un bénéfice net au troisième trimestre.
Dans son sillage, et à la veille de la publication de ses propres résultats, l’équipementier aéronautique Safran a pris 1,86% à 114,08 euros.
L’automobile pénalisée
Durement touché par la pénurie de semi-conducteurs, le constructeur automobile Stellantis a produit environ 600.000 véhicules de moins que prévu (-30%) au troisième trimestre. Il a perdu 1,44% à 17,30 euros, entraînant Renault (-1,39% à 30,92 euros) avec lui.
URW peine à rattraper 2019
Le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (URW) a chuté de 8,38% à 62,23 euros. Sur les neuf premiers mois de l’année, ses revenus ont baissé de 15,6% par rapport à 2020, et la fréquentation des magasins n’est toujours qu’à 80% du niveau de 2019, avant la pandémie de Covid-19.
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