C’est un petit pas en avant, très insuffisant eu égard aux mesures nécessaires pour garder une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C. Mais, pour l’Australie, il représente un progrès notable. A quelques jours de l’ouverture de la 26e conférence mondiale sur le climat (COP26), le 31 octobre, à Glasgow, le gouvernement dirigé par Scott Morrison s’est engagé, mardi 26 octobre, à viser l’objectif de « zéro émission nette » de gaz à effet de serre pour 2050.
Il n’a, en revanche, pas rehaussé son objectif de réduction des émissions d’ici à 2030, actuellement fixé entre 26 et 28 % (par rapport au niveau de 2005), se contentant d’annoncer que le pays le dépasserait pour atteindre de 30 % à 35 %. Ce n’est « pas une révolution mais une évolution prudente », a souligné le premier ministre conservateur mardi, en brandissant un petit livret bleu, contenant le plan qu’il entend présenter lors de son déplacement en Ecosse.
« L’exécutif défend toujours les énergies fossiles. Il veut encore ouvrir de nouvelles mines. Or, la science est très claire. Pour respecter l’accord de Paris, il faut baisser les émissions d’environ 50 % dès 2030, atteindre la neutralité carbone avant 2050 et cesser immédiatement tout investissement dans le charbon, de gaz comme le pétrole », critiquait, peu avant l’annonce, Will Steffen, conseiller auprès du Climate Council, une organisation faisant autorité sur les questions liées au changement climatique en Australie.
« Nouvelles technologies » et « hydrogène propre »
Premier exportateur mondial de charbon comme de gaz naturel liquéfié, le pays n’entend pas tourner le dos aux ressources naturelles qui assurent sa prospérité ni instaurer de taxe carbone, ni même imposer des mesures contraignantes. Pour réussir sa transition énergétique, il privilégie une autre méthode : investir massivement dans les « nouvelles technologies » et notamment dans l’hydrogène « propre ».
Sous cet adjectif se cachent deux types d’hydrogènes : le « vert », produit à partir d’énergies renouvelables, et le « bleu », produit à partir d’énergies fossiles adossées à un système de stockage de carbone. Ce dernier, qui conserve le gaz ou le charbon dans le mix énergétique et s’appuie sur des technologies encore balbutiantes, est rejeté par des organisations de défense de l’environnement. Mais, pour l’Australie, qui ambitionne de devenir une puissance exportatrice de produits tels que l’hydrogène, l’ammoniaque, l’acier ou l’aluminium, la priorité est de trouver le bon équilibre afin de préserver les emplois dans les régions minières, tout en amorçant la conversion du pays dans les renouvelables.
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