Les discussions étaient en cours depuis plusieurs mois entre les autorités russes et françaises. Mardi 26 octobre, le ministre délégué au commerce extérieur, Frank Riester, a annoncé que la France avait obtenu de la Russie un moratoire jusqu’au 31 décembre sur la mise en œuvre de la récente loi russe scandalisant les producteurs de champagne.
Cette dernière impose la mention « vin mousseux » sur la contre-étiquette et réserve aux seuls producteurs russes le droit d’afficher le mot « champagne » sur leurs bouteilles, alors que la production française de champagne est censée être protégée par une appellation AOC.
« Cela ne règle pas tout, et nous sommes déterminés à faire avancer définitivement la question pendant cette période de travail qui s’ouvre », a affirmé le ministre dans une déclaration écrite. « Nous restons totalement mobilisés pour protéger nos exportateurs, défendre nos indications géographiques et faire rayonner notre excellence agricole », a poursuivi M. Riester.
L’AOC pas reconnu
Depuis le 2 juillet, la modification de la loi russe suscite une forte indignation des producteurs et distributeurs de champagne, soucieux de protéger leur appellation d’origine protégée. Le Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), qui avait conseillé début juillet aux producteurs de suspendre temporairement leurs exportations vers la Russie, en réaction à cette nouvelle disposition de la loi, s’est prononcé le 11 septembre pour la reprise des expéditions vers la Russie à partir du 15 septembre, dans un geste d’apaisement.
En juillet, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé que la France porterait si nécessaire le dossier devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
La Russie est, avec les Etats-Unis ou Haïti, un des Etats à ne pas reconnaître l’appellation d’origine contrôlée (AOC) « champagne » malgré une vingtaine d’années de discussions. Elle emploie donc le terme « champagne » (« champanskoïe ») pour un mousseux bon marché, pale copie de son homologue français produit en masse pour le marché local. Selon l’association russe des producteurs de vins pétillants, les usines du pays peuvent produire jusqu’à 220 millions de bouteilles par an, la grande majorité (216 millions) sur la base d’une méthode de production très différente de celle utilisée en France.
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