En raison de « la loi sur la sécurité nationale de Hongkong, qui rend impossible pour les organisations de défense des droits humains de travailler librement et sans crainte de sérieuses représailles de la part du gouvernement », Amnesty International va quitter Hongkong. L’organisation, Prix Nobel de la paix en 1977, a annoncé, lundi 25 octobre, qu’elle allait fermer sa section locale dès la fin du mois puis, à la fin de l’année, son bureau pour l’Asie du Sud-Est-Pacifique, qui se trouve également dans la ville.
« Le fait que les groupes locaux de défense des droits et les syndicats aient été récemment pris pour cible est le signal d’une intensification de la campagne menée par les autorités pour débarrasser la ville de toute voix dissidente. Il est de plus en plus difficile pour nous de continuer à travailler dans un environnement aussi instable », a justifié, dans un communiqué, la présidente du bureau international de l’ONG, Anjhula Mya Singh Bais.
Mardi, Carrie Lam, la chef de l’exécutif de Hongkong, a affirmé que la loi garantit toujours la liberté d’association. Selon elle, ceux qui évoquent la loi sur la sécurité nationale pour mettre fin à leurs activités « ne peuvent pas prouver » que c’est en raison de celle-ci qu’ils prennent cette décision.
Entrée en vigueur le 30 juin 2020, la loi sur la sécurité nationale, imposée par Pékin, punit sévèrement toute infraction considérée par la Chine comme constitutive de sécession, de subversion, de collusion avec des forces étrangères ou de terrorisme. « L’environnement de répression et de perpétuelle incertitude créé par la loi sur la sécurité nationale rend impossible de savoir quelles activités pourraient conduire à des sanctions criminelles », déplore Amnesty International.
Financement problématique
Plus de 70 personnes, dont une grande partie de militants prodémocratie les plus en vue de la ville, ont été inculpées en application de ce texte, la plupart pour avoir simplement exprimé des opinions politiques désormais illégales.
En juillet, le premier Hongkongais jugé en application de la nouvelle loi a été condamné à neuf ans de prison pour avoir foncé à moto sur un policier en brandissant un drapeau arborant des écrits considérés comme subversifs.
Un deuxième prévenu a été reconnu coupable, lundi 25 octobre, de « sécession » pour avoir scandé des slogans tels que : « Libérer Hongkong, révolution de notre temps ! » Incarcéré depuis dix mois, le jeune homme, première personne à être condamnée pour une infraction non violente contre la sécurité nationale, connaîtra sa peine ultérieurement. Il encourt sept ans de prison. Les procès liés à la loi sur la sécurité nationale se déroulent sans jury et devant des magistrats spécialement sélectionnés par le gouvernement.
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