Le scrutin était joué d’avance. Le président de l’Ouzbékistan, Chavkat Mirziyoyev, a été réélu avec plus de 80 % des voix, a annoncé lundi 25 octobre la Commission électorale, au lendemain d’un scrutin marqué par l’absence de réelle opposition. M. Mirziyoyev, 64 ans, qui dirige le pays depuis 2016, remporte ainsi un second quinquennat.
Signe de l’absence totale de suspense, le président russe, Vladimir Poutine, a appelé lundi son homologue ouzbek pour le féliciter de sa « victoire convaincante », sans même attendre la publication des résultats, selon un communiqué du Kremlin.
L’élection s’est déroulée dimanche « sans véritable concurrence » et a été entachée d’« importantes irrégularités », ont déploré lundi des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et du Parlement européen. Ils ont relevé des « signes de bourrage d’urnes dans plusieurs bureaux de vote » et noté qu’« un grand nombre d’électeurs » avaient pu voter « sans présenter de document d’identité », selon un communiqué.
Premier ministre pendant treize ans, M. Mirziyoyev est arrivé au pouvoir à la mort du très autoritaire Islam Karimov, premier président de cette ancienne république soviétique devenue indépendante de Moscou en 1991.
Quatre concurrents fantoches
M. Mirzioïev est salué pour avoir aboli le travail forcé, ouvert l’économie et libéré des opposants torturés par son impitoyable prédécesseur, Islam Karimov. Mais il a renoué plus récemment avec des habitudes du passé, réprimant plusieurs personnalités critiques.
« Mirziyoyev veut aujourd’hui montrer à l’Occident qu’il est un réformateur et qu’il tiendra ce rôle jusqu’en 2025. Il promet à Moscou la stabilité politique et de conserver un système laïc. Pour Washington, il retarde l’intégration du pays dans [l’union douanière dominée par Moscou]. A Pékin, il promet un corridor à travers l’Afghanistan », détaille au Monde Bakhtiyor Alimdjanov, politiste indépendant basé à Tachkent.
Ses détracteurs l’accusent aussi d’avoir écarté toute opposition lors de l’élection. Dimanche, M. Mirziyoyev a ainsi affronté quatre candidats considérés comme fantoches et qui se sont abstenus de le critiquer pendant la campagne.
Annoncé comme un progrès démocratique, un débat télévisé devait opposer les cinq candidats, le 19 octobre, soit cinq jours avant le vote. Un événement sans précédent depuis les années 1990. Mais le président n’est pas venu défendre son bilan. Et ses quatre rivaux ont envoyé à leur place des représentants encore plus ternes, qui se sont contentés de lire à tour de rôle en direct les programmes de leurs partis.
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