L’ancien président américain Barack Obama a accusé, samedi 23 octobre, les républicains de menacer la démocratie avant une élection locale particulièrement serrée, vue comme un test national sur la popularité de Joe Biden au moment où le locataire de la Maison Blanche négocie âprement un plan massif d’investissements avec le Congrès.
M. Obama s’était déplacé à Richmond, dans le sud conservateur de l’Etat, pour soutenir le démocrate Terry McAuliffe, 64 ans, candidat au poste de gouverneur de Virginie et qui est au coude-à-coude avec le républicain pro-Trump Glenn Youngkin, 54 ans, à l’approche du scrutin du 2 novembre.
Devant quelques centaines de jeunes militants enthousiastes, réunis à la Virginia Commonwealth University à Richmond, M. Obama a affirmé que M. Yougkin supprimerait des postes d’enseignants, qu’il réduirait l’accès à l’avortement et qu’il apporterait son soutien aux affirmations de l’ex-président Donald Trump, qui prétend que l’élection présidentielle lui a été volée.
« A ma connaissance, le principal message de l’adversaire de Terry est qu’il est un type comme tout le monde parce qu’il porte une laine polaire. Et il accuse les écoles de laver le cerveau de nos enfants, a déclaré M. Obama. Il a aussi dit qu’il voulait faire vérifier les machines à voter utilisées lors du dernier scrutin. (…) Et nous sommes supposés croire qu’il va défendre notre démocratie ? »
M. Biden a remporté la Virginie avec 10 points d’avance en 2020 et les républicains n’ont pas remporté d’élection dans cet Etat depuis 2009, mais l’avance de M. McAuliffe dans les sondages a fondu au fil des semaines, et elle atteint désormais la marge d’erreur. M. Obama, qui reste le démocrate le plus populaire aux Etats-Unis cinq ans après avoir quitté la Maison Blanche, voulait galvaniser les électeurs afro-américains, un électorat clé de cet Etat du Sud, notamment dans la région de Richmond où l’un des plus importants symboles du passé esclavagiste du pays, la statue du général confédéré Robert Lee, n’a été déboulonnée que le mois dernier.
Biden attendu en Virginie la semaine prochaine
Reconnaissant comprendre pourquoi on peut être « fatigué » de la politique, il a argué que « si John Lewis [figure de la lutte pour les droits civiques mort en 2020] n’était pas fatigué, nous n’avons pas le droit d’être fatigués ».
Avant M. Obama, la première dame Jill Biden, la vice-présidente Kamala Harris et l’une des étoiles montantes du parti démocrate, Stacey Abrams, se sont déplacées en Virginie pour faire campagne pour M. McAuliffe. Le président américain lui-même y est attendu la semaine prochaine.
Une victoire de M. McAuliffe donnerait de l’élan au programme d’investissements massifs que l’aile gauche du parti démocrate cherche à faire passer au Congrès. Un échec pourrait inciter à davantage de prudence l’aile modérée du parti qui hésite encore à approuver quelque 3 000 milliards de dollars de dépenses.
M. Youngkin s’est concentré sur les écoles, faisant campagne contre le masque obligatoire honni par les électeurs de Donald Trump. Jusqu’ici, il a soigneusement évité d’apporter son soutien aux affirmations de l’ancien président qui prétend que l’élection lui a été volée. M. Trump ne s’est pas rendu en Virginie. Il s’était joint virtuellement le 13 octobre à un meeting de campagne pro-Youngkin auquel participait notamment son ancien conseiller Steve Bannon.
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