La 5G se déploie rapidement dans le monde et apporte son lot de nouveautés avec encore plus de débit, des temps de latence réduits ouvrant de nouvelles possibilités (voiture autonome, industrie 4.0, pilotage fin à grande distance…) et une infrastructure qui commence à prendre conscience de son environnement en adaptant ses capacités en temps réel selon les besoins ou les urgences.
Ces éléments se retrouveront dans la 6G, la prochaine génération de technologie mobile qui fera ses premiers pas d’ici la fin de la décennie et se déploiera plus largement durant les années 2030.
Elle poussera plus loin ces notions en permettant une fusion entre monde réel et monde numérique pour créer des doubles numériques des éléments physiques gorgés de tout un ensemble de données fournies par de multiples capteurs et bases d’information.
Cette fusion des deux mondes pourra doter l’humain de « super-pouvoirs » et de capacités d’analyse allant au-delà de sa vision du monde physique en accédant à un ensemble d’informations supplémentaires sur son environnement ambiant.
L’équipementier Nokia fait partie des pionniers préparant cette révolution par l’intermédiaire de ses centres de recherche Nokia Bell Labs et évoque cette transformation à venir.
Chaque aspect introduit avec la 5G va donc être amélioré dans la 6G, avec une évolution intermédiaire 5G-Advanced qui préparera le terrain vers 2025 (comme il y a eu une 4G-Advanced avant la 5G).
La grande thématique de la 6G porte sur la création de ces doubles numériques, ou » Digital Twin « , des villes, des infrastructures et des usines. Cette tendance s’amorce dès à présent avec la 5G mais elle va prendre une nouvelle dimension avec la génération suivante en permettant de détecter et de réagir beaucoup plus vite à des conditions et phénomènes sortant de l’ordinaire, qu’il s’agisse d’un incident ou d’une nécessité de rediriger des ressources sur un point précis.
Le smartphone ne sera pas oublié avec la 6G mais le contrôle vocal et par gestuelles devrait peu à peu remplacer l’écran tactile, tandis que des capteurs prendront place dans les vêtements ou à même la peau pour assurer un suivi avancé de la santé.
Six thématiques qui feront la 6G
Pour les Nokia Bell Labs, la 6G va être portée par six grandes tendances :
Intelligence artificielle et machine learning : la tendance a déjà démarré avec la 4G et la 5G mais elle va s’amplifier avec la 6G. Les immenses silos de données nécessaires au deep learning pourront être traités grâce aux débits accrus de la nouvelle technologie. L’IA sera aussi au coeur de l’optimisation et de l’adaptation permanente des réseaux pour assurer le meilleur service.
Spectre : les ressources spectrales ont toujours été un enjeu majeur dans le développement des réseaux cellulaires et les besoins grandissants en bande passante ne font qu’accroître la demande. Outre le refarming (réexploitation) des anciennes bandes à faible transfert de données mais longue portée, la 6G va pouvoir exploiter des bandes entre 7 et 20 GHz en environnement urbain et des bandes sub-THz pour dest transferts à plus de 100 Gbps. La 5G-Advanced va en outre apporter du positionnement indoor au centimètre près, là où le GPS ne peut pas fonctionner.
Réseau adaptatif : finie la station de base qui émet en continu et à pleine puissance à l’aveugle, le réseau cellulaire de la 6G va pouvoir percevoir son environnement, les utilisateurs et les objets à sa portée, jusqu’à pouvoir identifier des formes, calculer des vitesses ou même deviner le type de matériau.
Connectivité sans faille : la 5G inaugure un service basse latence haute fiabilité URLLC, la 6G le poussera plus loin avec des latences en-dessous de la milliseconde et une fiabilité des flux apportée par des transmissions multiples, des connexions point à point et l’aide de l’intelligence artificielle. Il sera aussi question de réseau de réseaux avec l’exemple de la voiture connectée ou du robot industriel bardé de centaines de capteurs constituant un réseau en soi pouvant être optimisé et fonctionner en wireless, éliminant les câbles, avant de communiquer avec un réseau plus large aux propriétés différentes.
Sécurité et confiance : aucun échange et aucune transaction ne saurait fonctionner sans un cadre sécurisé et des mécanismes de confiance. La 6G devra répondre à ces défis et résister aux tentatives d’intrusion comme de brouillage, sans compter les notions de respect de la vie privée dans un environnement où monde réel et monde numérique vont fusionner.
Reste maintenant à identifier / finaliser les technologies et mettre en place la propriété intellectuelle qui permettront de créer cette vision. Nokia estime que les premiers systèmes 6G seront opérationnels d’ici 2030, selon un cycle classique de 10 ans entre les générations de communications cellulaires, avec la première phase de standardisation d’ici 2026, au sein du 3GPP Release 20.
La 5G-Advanced préparera le terrain grâce à la 3GPP Release 18, avec une mise en service à partir de 2025. Pour rappel, Nokia est chef de projet du programme Hexa-X qui doit remettre l’Europe au coeur des développements de la 6G.
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