Et le gagnant est… un Français ! Laurent Ballesta, biologiste et photographe marin, a remporté le prestigieux titre du « Wildlife Photographer of the Year » grâce à son cliché exceptionnel de la ponte de mérous magnifié par un tourbillon d’œufs fécondés. 30millionsdamis.fr a rencontré ce passionné.
« Je ne suis pas à la recherche de la beauté, c’est un peu banal. Ce qui m’intéresse le plus, ce sont les mystères.. » Et c’est précisément en perçant le mystère de la ponte de mérous dans une réserve protégée de l’atoll de Fakarava, en Polynésie française, que Laurent Ballesta a remporté le plus prestigieux des prix de photographie animale : le « Wildlife Photographer of the Year ».
Une victoire pour la photographie sous-marine française
Organisé par le Musée d’Histoire naturelle de Londres, le concours a récompensé des années d’efforts pour une scène rarissime. « Je ne m’y attendais vraiment pas, assure le photographe héraultais à 30 millionsdamis.fr. C’est un rêve. Quand j’ai vu les autres photos en compétition, je m’imaginais en-dessous. » Le jury y a pourtant vu une « image surprenante, énergique, intrigante » et d’une « beauté provenant d’un autre monde » selon les mots de Rosamund Kidman Cox, la présidente. Grâce à « Créations », il devient le premier Français consacré dans cette compétition parmi 50 000 clichés !
Ce succès est aussi celui de la photographie sous-marine, rarement mise en valeur dans les concours et qui a, cette fois, trouvé un écho. Une situation « paradoxale » pour Laurent Ballesta, car « c’est sous l’eau qu’il y a le plus de choses à découvrir et d’illustrations inédites ». « Sans vouloir heurter quiconque, je trouve que la photographie sous-marine a une plus forte légitimité dans le sens où on réalise des reportages dans un monde inaccessible », ajoute-t-il.
C’est sous l’eau qu’il y a le plus de choses à découvrir.
L. Ballesta
Un véritable « cadeau de la nature »
Il lui a en tout cas fallu énormément de persévérance pour parvenir au cliché parfait, un cliché qui ne doit rien au hasard. « Le secret, c’est qu’il n’y a pas de secret, balaye Laurent Ballesta. La patience est un luxe sous l’eau. Je voulais absolument immortaliser cette scène. Tout le monde parlait d’un rassemblement de mérous mais il n’existait pas d’image. J’ai multiplié les techniques pour rester le plus longtemps en plongée. Et évidemment de nombreux allers et retours… J’ai souvent vu la queue de la comète. » 5 années, 3000 heures de plongées et près de 80 000 « clics » auront été nécessaires pour qu’enfin, en 2018, l’improbable se produise en pleine nuit alors que les requins rôdent encore. Un véritable « cadeau de la nature » où une femelle mérou libère ses œufs dans un nuage mystique. L’événement ne dure que 30 minutes !
Un « nuage d’œufs, au destin incertain » qui prend « la forme d’un point d’interrogation ». « J’y vois comme un symbole, celui des incertitudes qui pèsent sur l’avenir de la biodiversité mondiale, même dans les lieux aussi préservés que la Réserve de Fakarava en Polynésie française, classée Man & Biosphere par l’UNESCO », réagit le photographe, au bord des larmes.
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