Confrontée à une résistance armée croissante dans plusieurs régions du pays, la Tatmadaw, l’armée birmane, s’apprête à lancer l’offensive, avec l’arrivée de la saison sèche ces prochaines semaines, estiment les observateurs du pays.
Un peu plus de huit mois après le coup d’Etat militaire du 1er février, qui a renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, les Forces de défense populaire (PDF), une nébuleuse de près de 300 groupuscules résistants, infligent des pertes croissantes à l’armée : selon le NUG, le « gouvernement d’unité nationale » à la tête de la résistance, 1 562 soldats auraient été tués entre le 7 septembre, date à laquelle le NUG a déclaré la « guerre totale contre la junte », et le 6 octobre.
Les explosions sont quotidiennes à Rangoun et à Mandalay – il y en a eu 178 en un mois dans la capitale économique du pays, selon le NUG, dont une douzaine lors de la visite, le 8 octobre, du général putschiste Min Aung Hlaing. La « résistance » cible des convois en recourant à des engins explosifs de fortune, et elle a saboté plus d’une centaine de relais téléphoniques de la compagnie MyTel, liée à l’armée birmane, ainsi que des infrastructures ferroviaires.
Selon l’analyste Anthony Davis, spécialiste des questions militaires, à Bangkok, de la revue britannique Jane’s Defence Weekly, cette grande offensive, baptisée l’opération « Anawrahta », nom du fondateur du royaume de Pagan, au XIe siècle, doit permettre à la Tatmadaw de « réaffirmer une domination stratégique longtemps considérée comme acquise mais qui, semaine après semaine depuis six mois, s’effrite », écrit-il sur le site d’Asia Times.
Habituée à guerroyer contre les « organisations armées ethniques », la Tatmadaw fait face désormais à des combattants en pays bamar (l’ethnie principale), notamment dans les régions centrales de Sagaing et de Magway, mais aussi dans des régions ethniques pacifiées de longue date, comme l’Etat Chin, à la frontière indienne, tout à l’ouest.
L’armée a perdu « ses yeux et ses oreilles »
The Irrawaddy, site d’opposition à la junte, rapporte que le numéro deux, le général Soe Win, a ordonné, le 13 octobre, aux commandants et à toutes les forces « d’anéantir les forces de défense populaires insurgées ». Autre signe, la nomination, au début du mois, du lieutenant général Than Hlaing, le redouté chef de la police qui fut l’exécutant de la répression sanglante contre les manifestations pacifiques de février et mars, à la tête de la zone militaire du nord-ouest, à Monywa, dans la région de Sagaing.
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