Le président brésilien devrait être accusé d’une série de crimes pour sa gestion de la pandémie de Covid-19 dans le pays, selon un important rapport d’enquête.

Le rapport est l’aboutissement d’une enquête de six mois qui a révélé des scandales et de la corruption au sein du gouvernement.

Le président Bolsonaro a été accusé de ne pas avoir maîtrisé le virus qui a tué plus de 600 000 Brésiliens.

Le panel souhaite que M. Bolsonaro fasse face à un certain nombre d’accusations pénales, y compris des crimes contre l’humanité.

Réagissant au rapport, le président a insisté sur le fait que « nous savons que nous ne sommes coupables d’absolument rien ».

« Nous savons que nous avons fait ce qu’il fallait dès le premier instant », a-t-il déclaré.

Les premières versions du rapport avaient recommandé que le président soit inculpé d’homicide et de génocide contre des groupes autochtones.

Mais ces recommandations ont été supprimées du rapport final de 1 200 pages.

Les modifications de dernière minute apportées au rapport montrent à quel point l’atmosphère politique est chargée ici au Brésil.

Ces six derniers mois, les Brésiliens ont été collés à l’enquête qui a révélé scandale après scandale, et il ne fait aucun doute dans l’esprit de quiconque – à gauche ou à droite de l’échiquier politique – que cela a nui à la popularité de Jair Bolsonaro.

Ceux qui le soutiennent encore disent que c’est politiquement motivé. Mais pour ceux qui sont en colère contre la façon dont il a géré la pandémie, les allégations sont sérieuses et ils veulent que justice soit faite.

Et c’est là que le point d’achoppement semble avoir été – les accusations originales d’homicide de masse et de génocide indigène ont été retirées du rapport parce qu’il n’y avait pas de consensus. Au lieu de cela, ils ont été remplacés par le crime « d’épidémie entraînant la mort » – ainsi que d’autres accusations, notamment de crimes contre l’humanité et de détournement de fonds publics.

Il y a 11 sénateurs qui composent l’enquête – dont sept sont des critiques du président Bolsonaro. Mais les critiques doivent tous se mettre d’accord sur les accusations afin d’obtenir une majorité et de garantir que les recommandations puissent être votées et transmises aux procureurs fédéraux qui peuvent décider de la prochaine étape.

Malgré les graves allégations, ce que cela signifie pour M. Bolsonaro n’est pas clair, selon notre correspondant.

Le projet de rapport doit encore être voté par la commission sénatoriale où il pourrait faire l’objet d’un veto et être modifié, et il n’y a aucune garantie qu’il conduira à des poursuites pénales.

Le président Bolsonaro a rejeté l’enquête du Congrès comme étant motivée par des considérations politiques. Il s’est souvent prononcé contre les confinements, les masques et les vaccinations.

En mars, il a dit aux Brésiliens d’ »arrêter de se plaindre » de Covid, un jour après que le pays ait connu une augmentation record du nombre de décès sur une période de 24 heures.

Cependant, la popularité de M. Bolsonaro a déjà été ébranlée par la pandémie, et ce rapport pourrait lui rendre la vie beaucoup plus difficile s’il veut briguer un deuxième mandat aux élections brésiliennes de 2022.

Le bilan confirmé des décès liés à Covid au Brésil est le deuxième plus élevé au monde, derrière les États-Unis.

S’adressant à la BBC avant la publication du rapport, le rapporteur de l’enquête, le sénateur Renan Calheiros, a déclaré que le panel voulait punir ceux qui ont contribué à « ce massacre de Brésiliens ».