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En Italie, la gauche s’impose aux élections municipales et conquiert Rome

Le maire nouvellement élu de Rome, Roberto Gualtieri (au centre), célèbre sa victoire avec ses partisans à Rome, aux côté de Enrico Letta (à gauche), secrétaire du Parti démocrate, et de Nicola Zingaretti (à droite), président de la région du Latium, le 18 octobre 2021. ANDREAS SOLARO / AFP

« Je remercie les habitants de Trieste avec affection pour cette nouvelle émotion merveilleuse. » Par ces mots tout en sobriété, le maire sortant de la principale ville de la région Frioul-Vénétie Julienne, Roberto Dipiazza (Forza Italia, droite modérée), a commenté lundi 18 octobre, en début de soirée, sa réélection d’un souffle, avec 51,3 % des suffrages. Hormis ce court message, la droite italienne n’a rien eu à célébrer au sortir du deuxième tour des élections municipales partielles qui se sont tenues les 17 et 18 octobre et qui ont vu s’accentuer la tendance de poussée de la gauche observée deux semaines plus tôt.

La mairie de Turin est revenue aisément au candidat soutenu par les forces de gauche, Stefano Lo Russo (59,2 % des voix), qui succédera donc à la maire Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) Chiara Appendino – sans la moindre chance de succès, celle-ci avait choisi de ne pas se représenter. Si un tel résultat n’est pas une surprise, s’agissant d’une ville historiquement ancrée à gauche, celui-ci apparaît tout de même assez inattendu par son ampleur. Il y a à peine un mois, la ville était citée comme une cible potentielle pour la droite par la plupart des commentateurs politiques, qui s’attendaient en tout cas à un deuxième tour très serré.

A Rome, le résultat a été tout aussi clair. L’ancien ministre de l’économie Roberto Gualtieri (Parti démocrate, centre gauche), arrivé en deuxième position au soir du premier tour, l’a finalement emporté sur Enrico Michetti avec plus de 20 points d’avance, après une campagne d’entre-deux-tours désastreuse pour le candidat de droite, accusé de complaisance envers les groupuscules d’extrême droite et plus largement de nostalgie pour le fascisme.

« Manque d’unité » des conservateurs

Au-delà de ces résultats, c’est l’ampleur des succès de la gauche et le caractère général de la poussée constatée entre les deux tours qui frappent. A Latina, la deuxième ville du Latium, le candidat présenté par la droite, Vincenzo Zaccheo, particulièrement bien implanté localement, avait frôlé l’élection au premier tour, avec plus de 48 % des voix. Au deuxième tour, il a péniblement atteint les 45 %, devancé de plus de 10 points par le sortant Damiano Coletta, soutenu par l’ensemble de la gauche.

« C’est une victoire triomphale », a salué le secrétaire du Parti démocrate, Enrico Letta, en début de soirée, alors que l’ampleur de la poussée de la gauche commençait à apparaître. De l’autre côté du spectre politique, en revanche, les principaux dirigeants de la droite ont avant tout cherché à minimiser l’importance de ce scrutin, qui n’avait pas de caractère national. Ainsi, le président de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, a-t-il surtout cherché à mettre l’accent sur la poussée générale de l’abstention et à incriminer l’attitude du gouvernement face aux manifestants anti-passe sanitaire, qui aurait contribué à démobiliser son électorat.

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