Dix-sept personnes, des missionnaires nord-américains et leurs familles, ont été enlevées, samedi 16 octobre, à la mi-journée, par un gang dans la banlieue est de Port-au-Prince alors qu’elles sortaient d’un orphelinat. Les autorités locales ont affirmé que le groupe kidnappé comprenait seize Américains et un Canadien, tous membres d’une organisation caritative religieuse Christian Aid Ministries, un mouvement chrétien fondé en 1981 dans l’Ohio par des amish et des mennonites.
Le gang appelé « 400 Mawozo » a détourné plusieurs véhicules d’un axe routier, enlevant cinq hommes, sept femmes et cinq enfants, ainsi qu’un nombre encore indéterminé de citoyens haïtiens. En avril, dix personnes dont sept membres du clergé catholique, cinq ecclésiastiques haïtiens ainsi qu’une religieuse et un prêtre français, avaient également été enlevées par ce gang dans cette même zone située à une quinzaine de kilomètres du centre de la capitale. Une rançon de 1 million de dollars (831 000 euros) aurait été exigée par les ravisseurs. Libéré après vingt jours de captivité, le père Michel Briand avait expliqué à l’AFP qu’ils s’étaient « trouvés au mauvais endroit au mauvais moment », précisant que ses ravisseurs lui avaient affirmé qu’ils avaient créé leur gang grâce aux financements d’anciens élus d’Haïti.
Le pouvoir étendu des gangs armés
Les bandes surarmées, qui contrôlent depuis des années les quartiers les plus pauvres de la capitale haïtienne, ont largement étendu leur pouvoir sur Port-au-Prince et ses environs où ils multiplient les enlèvements crapuleux. Selon plusieurs sources, ils contrôleraient aujourd’hui la moitié de la capitale et ses principaux accès. Plus de 600 kidnappings ont été recensés de janvier à septembre 2021, – dont 29 concernant des étrangers –, contre 231 à la même période en 2020. Les gangs ont longtemps évité l’enlèvement de citoyens américains, par craintes de représailles du gouvernement des États-Unis, rendant le rapt de samedi d’autant plus spectaculaire.
Le gang « 400 Mawozo » est l’une des bandes armées les plus dangereuses du pays et l’un des premiers à se livrer à des enlèvements de masse. Il contrôle une partie de la région est de la capitale dont l’agglomération Croix-des-Bouquets, devenue une ville quasi-fantôme. Craint pour ses enlèvements d’hommes d’affaires et de policiers, ses viols sordides sur les femmes et jeunes filles, « 400 Mawozo » aurait également organisé l’assassinat, mardi, du sculpteur Anderson Belony. L’artiste était également connu pour son engagement social dans cette zone.
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