Une grève présentée comme la première chez Decathlon à l’échelle française, à l’appel du syndicat minoritaire CFDT pour une hausse des salaires, a mobilisé samedi une faible proportion de salariés mais perturbé certains magasins, a-t-on appris auprès du syndicat et de la direction.
La CFDT, troisième syndicat du groupe de production et de distribution d’articles de sport, appelait à la grève pour des hausses de salaires dans un contexte de « bénéfices record en 2021 ».
Selon son délégué syndical central Sébastien Chauvin, près de 800 salariés ont participé au mouvement, en faisant grève d’au moins une heure à toute la journée de samedi. « Eu égard au jeune âge et à la faible ancienneté des salariés, on est agréablement surpris, pour une première grève », a-t-il assuré, promettant d’autres mobilisations.
Selon lui, le taux de grévistes a été particulièrement élevé dans les magasins de Pontault-Combault (77), Toulon et Angers, celui de Pontault-Combault étant par exemple obligé de tourner au ralenti, avec cinq vendeurs et beaucoup d’attente pour les clients.
Toutefois, selon la direction, l’appel à la grève n’a donné lieu qu’à « quelques débrayages (le plus souvent d’une heure) avec une participation de 1,13% des effectifs », soit environ 250 personnes sur 22.400 salariés.
Decathlon appartient à l’Association familiale Mulliez, comme Auchan, Boulanger ou encore Leroy Merlin.
« Depuis le déconfinement, il y a eu des conditions de travail terribles, avec des records sur records en matière de fréquentation et de chiffres d’affaires », a dénoncé auprès de l’AFP M. Chauvin.
« La plupart des salaries sont à 1.700-1.800 bruts, juste au dessus du Smic, donc ne bénéficient pas de la hausse du Smic, et pendant ce temps, 350 millions d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires familiaux, avec des résultats en hausse de 30% sur l’année », a-t-il poursuivi.
La direction fait pour sa part valoir qu’ »en juillet 2021, Decathlon et ses syndicats (dont la CFDT) ont été fiers de ratifier à l’unanimité un accord salarial qui diminuait la part du variable pour augmenter la part fixe de ses salaires, avec une majoration de 4% des salaires ».
« Decathlon est une des rares entreprises à avoir signé un accord augmentant fortement les salaires de base alors même qu’une crise économique majeure est toujours en cours », souligne-t-elle.
Le groupe, créé en 1976 à Englos (Nord), revendiquait en fin d’année dernière 97.000 collaborateurs, dont 22.300 en France, pour 328 points de vente dans l’hexagone.
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