Ce n’est pas le début de mandat dont il avait rêvé. Jeudi 14 octobre, le travailliste norvégien, Jonas Gahr Store, a pris ses fonctions à la tête d’un gouvernement de coalition minoritaire, composé avec le parti centriste, un mois après les élections législatives du 13 septembre. Pour la première fois depuis huit ans, la droite se retrouve dans l’opposition.
L’heure aurait dû être à la célébration pour M. Store, qui attendait ce moment depuis qu’il avait pris la tête de l’Arbeidarpartiet en 2014, succédant à son mentor, Jens Stoltenberg, nommé secrétaire général de l’OTAN. Mais impossible de ne pas penser à l’attaque qui a fait cinq morts et trois blessés, la veille, à Kongsberg, au sud-ouest d’Oslo, que les services de renseignement considèrent désormais comme un probable acte terroriste.
Passation de pouvoir
Malgré les événements tragiques, la passation des pouvoirs a eu lieu comme prévu, jeudi. A 61 ans, M. Store, marié et père de trois enfants, succède à la patronne des conservateurs, Erna Solberg, première ministre depuis 2013. Il y a quatre ans, il avait failli la priver d’un second mandat. Mais, quelques mois avant le scrutin, son parti avait dévissé dans les sondages, et les travaillistes avaient perdu les élections.
Fils d’un courtier maritime et d’une bibliothécaire, Jonas Gahr Store s’était vu alors reprocher son décalage par rapport aux électeurs de son parti. En raison de sa fortune d’abord : héritée de sa famille et estimée à 140 millions de couronnes (14,3 millions d’euros), elle provient de la vente de la société de poêles à bois Jotul, que son grand-père a sauvée de la faillite. Critiqués aussi, son côté élitiste et ses manières de bureaucrate extrêmement compétent, mais peu charismatique.
Parfaitement francophone, le premier ministre norvégien a fait ses études à Sciences Po Paris, puis est passé par la prestigieuse London School of Economics, avant d’intégré l’université Harvard. En 1989, Gro Harlem Brundtland, figure tutélaire du Parti travailliste, en fait l’un de ses plus proches conseillers. Il suit cette dernière à Genève, en 1998, où elle prend la tête de l’Organisation mondiale de la santé, avant de devenir lui-même secrétaire général de la Croix-Rouge norvégienne.
Ministre des affaires étrangères sous Jens Stoltenberg à partir de 2005, il travaille à resserrer les liens avec la Russie, parvenant même à résoudre un vieux contentieux maritime qui opposait les deux pays. En 2008, lors d’une visite en Afghanistan, il survit à une attaque des talibans contre l’hôtel où il résidait à Kaboul. Il occupera brièvement les fonctions de ministre de la santé entre 2012 et 2013.
Il vous reste 51.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article En Norvège, les travaillistes reviennent à la tête du gouvernement est apparu en premier sur zimo news.