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Le Sahara occidental au menu du Conseil de sécurité de l’ONU sur fond de rupture entre Alger et Rabat

Le poste frontière de Guerguerat, situé à l’extrême sud-ouest du Sahara occidental, en novembre 2020. FADEL SENNA / AFP

Le conflit au Sahara occidental, opposant le Maroc au Front Polisario, a été au centre mercredi 13 octobre d’une réunion semestrielle à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU, sur fond de position américaine ambiguë et de rupture de relations entre Rabat et Alger qui soutient les indépendantistes sahraouis.

La situation au Sahara occidental s’est « fortement dégradée » depuis la rupture il y a près d’un an du cessez-le-feu observé depuis 1991, avait relevé récemment dans un rapport le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Les accrochages sécuritaires continuent » et « la situation sur le terrain est pire qu’avant », indique un diplomate sous couvert d’anonymat.

Les Etats-Unis, en charge du dossier à l’ONU, n’ont pas prévu de déclaration au Conseil, ont indiqué des diplomates à l’AFP. En avril, lors de la dernière session, Washington avait essayé de faire approuver un texte demandant « à éviter une escalade ». Mais ce projet avait été refusé par la Chine, l’Inde et des pays africains, craignant qu’il soit mal interprété.

« Le Kenya a des opinions et sentiments forts sur le Sahara occidental » et « nous pensons que c’est une question d’indépendance », a indiqué à quelques médias avant le début de la réunion son ambassadeur à l’ONU, Martin Kimani, l’un des rares diplomates à avoir accepté de s’exprimer sur ce dossier sensible.

Nairobi, comme le Vietnam ou le Mexique, autres membres non permanents actuellement du Conseil de sécurité, entretient des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique, non reconnue par une majorité de la communauté internationale.

Un nouvel émissaire onusien

« Les Etats-Unis sont un acteur important » sur ce dossier et « nous nous attendons à ce que tout le monde travaille de manière constructive maintenant pour y parvenir », a déclaré son homologue irlandaise, Geraldine Byrne Nason, interrogée pour savoir si elle attendait une clarification américaine.

Joe Biden ne s’est toujours pas prononcé sur la reconnaissance unilatérale – faite peu avant son départ – de Donald Trump d’une souveraineté du Maroc sur l’ensemble du Sahara occidental.

Le département d’Etat américain a refusé récemment de répondre sur ce sujet, se bornant à saluer la nomination, après plus de deux ans sans titulaire, d’un nouvel émissaire de l’ONU pour ce conflit, l’Italien Staffan de Mistura, 74 ans, qui prendra ses fonctions le 1er novembre.

Ce dernier succède à l’ancien président allemand Horst Köhler, démissionnaire en mai 2019 après avoir relancé en Suisse des discussions entre le Maroc et le Front Polisario, en présence de l’Algérie et de la Mauritanie. En août, Alger a cependant rompu ses relations diplomatiques avec Rabat, ce qui n’augure pas d’une reprise prochaine de discussions multilatérales sur le Sahara.

Début octobre, Alger a demandé le retrait de forces marocaines d’une zone tampon dans la région pour faciliter une relance d’un règlement. Le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU, tandis que le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers de l’ancienne colonie espagnole, ne propose qu’un plan d’autonomie sous sa souveraineté.

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Le Monde avec AFP

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