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La course d’obstacles de l’enquête parlementaire sur l’insurrection du 6 janvier au Capitole

L’élue républicaine Liz Cheney, lors de la première audience de la commission chargée d’enquêter sur l’attaque du Capitole, à Washington, le 27 juillet 2021. OLIVIER DOULIERY / AFP

Malgré les freins et les intoxications, la vérité continue d’émerger concernant le jour où la démocratie américaine a tremblé sur ses bases. La commission de la Chambre des représentants, chargée de l’enquête sur l’assaut contre le Capitole donné le 6 janvier par les partisans de Donald Trump, a lancé une série de convocations (subpoena) à l’adresse d’une douzaine de personnes impliquées dans l’organisation du rassemblement devant le Congrès. En outre, elle a souhaité entendre l’ancien chef de l’administration présidentielle, Mark Meadows, son adjoint et spécialiste des réseaux sociaux Dan Scavino et enfin Kash Patel, haut responsable de la défense.

Bien que parti de la Maison Blanche en 2017, l’ancien stratégiste Steve Bannon a également été assigné. Mais il a annoncé son refus de répondre favorablement à la convocation, comme Donald Trump l’avait recommandé à son entourage. « Nous n’autoriserons aucun témoin à défier une injonction légale ou à jouer la montre, et nous examinerons vite la possibilité de poursuites pénales pour entrave au travail du Congrès », ont averti l’élu démocrate Bennie Thompson (Mississippi) et sa consœur républicaine Liz Cheney (Wyoming), qui se trouvent à la tête de la commission, composée de sept démocrates et de deux républicains.

Donald Trump a tout intérêt à favoriser une paralysie de la commission, en attendant les élections de mi-mandat en 2022 et un éventuel changement de majorité à la Chambre des représentants, en faveur des républicains. Ses avocats justifient la consigne donnée aux anciens conseillers par la défense du privilège exécutif de l’ex-président. Il s’agit d’un principe reconnu, aux contours assez flous, permettant de préserver la confidentialité des échanges qu’a tout chef de l’Etat avec ses conseillers. Néanmoins, Joe Biden a autorisé la transmission à la commission d’enquête d’une série précise d’archives relatives aux actes de Donald Trump, le 6 janvier. La Maison Blanche compte étudier les demandes de documents au cas par cas. Cette prudence est compréhensible. En affaiblissant la portée du privilège exécutif, Joe Biden pourrait un jour le regretter, s’il était levé à ses dépens.

La stratégie en trois phases de Donald Trump

Comme l’a expliqué sur CNN le sénateur démocrate (Illinois) Dick Durbin, président de la commission judiciaire, la stratégie de Donald Trump après son échec dans les urnes doit être analysée en trois phases : les recours en justice, tous perdus ; puis les pressions exercées sur le département de la justice et le procureur général afin de promouvoir l’idée, auprès des Etats, qu’il fallait interrompre la transmission des résultats du collège électoral ; et enfin, la dernière étape, consistant à encourager ses partisans à donner l’assaut sur le Capitole, le 6 janvier, pour empêcher physiquement la certification, en cours ce jour-là.

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