Lorsque les statistiques du mois d’août ont été publiées outre-Atlantique, les responsables politiques et économiques ont cherché à se rassurer : les mauvais chiffres du chômage (366 000 créations d’emplois) allaient être compensés dès le mois suivant, avec le retour au travail des Américains à la faveur de la rentrée scolaire. L’inflation, elle, semblait avoir atteint son acmé.
Il n’en est rien : les données de l’emploi ont été catastrophiques en septembre, avec seulement 194 000 postes créés, tandis que l’inflation est remontée, à 5,4 % sur un an contre 5,3 % le mois précédent, a indiqué le ministère du travail, mercredi 13 octobre. Hors énergie et alimentation, les prix s’affichent en hausse de 4 %, comme en août. L’ennui, c’est que cette augmentation se réfère de moins en moins au creux de la pandémie de Covid-19, quand les prix du tourisme et des services étaient bradés, et qu’elle semble plus persistante qu’escompté.
Les Etats-Unis, frappés de plein fouet par la crise sanitaire, font face à un choc d’offre, une inflation par les coûts. Cela a d’abord concerné les matières premières, en particulier le bois de charpente, alors que les citoyens voulaient des maisons individuelles. Puis est survenue une pénurie de semi-conducteurs, qui a contraint les géants de l’automobile à réduire leur production, provoquant par ricochet une envolée des ventes de voitures d’occasion.
A-coups conjoncturels
A cela se sont ajoutés les hausses des coûts de transport, en raison de l’embouteillage du trafic maritime mondial, de Panama à Shanghaï, en passant par Los Angeles, mais aussi le manque de conducteurs de poids lourds et de professionnels dans les compagnies aériennes. Pour finir, les prix de l’énergie ont bondi (+ 25 % sur un an). Les secteurs sont touchés, certes provisoirement – les prix du bois, des voitures d’occasion, des semi-conducteurs, des transports aériens reculent –, mais la flambée concerne toute l’économie. Elle touche des composants plus durables, comme les loyers. Près de la moitié des PME envisagent de répercuter leurs hausses de prix sur leurs tarifs.
Jusqu’à présent, les salaires étaient contenus. Tant qu’il n’y avait pas de spirale inflation-salaire, les économistes expliquaient qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, même si certains, tel Jason Furman, professeur à Harvard et ancien conseiller de Barack Obama, notaient que cela se traduisait par une perte de pouvoir d’achat. Les chiffres de septembre pourraient marquer un changement, puisque les salaires horaires nominaux ont crû de 5,5 % sur un an, contre 4,8 % en août.
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