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En Tunisie, un nouveau gouvernement et peu de marge de manœuvre

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La première ministre Najla Bouden annonçant la formation d’un nouveau gouvernement à Tunis, le 11 octobre 2021. AFP PHOTO / TUNISIAN PRSIDENCY PRESS SERVICE

Près de deux mois et demi après le coup de force du 25 juillet, le président Kaïs Saïed n’est plus la seule et unique tête de l’exécutif en Tunisie. Lundi 11 octobre, la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, elle-même récemment nommée, a annoncé la composition de son équipe : vingt-cinq ministres – dont un tiers de femmes – chargés de « restaurer la confiance » et de « lutter contre la corruption ». Alors que la Tunisie vit toujours sous un régime d’exception dans lequel Kaïs Saïed concentre les pouvoirs législatifs et exécutifs, sans recours possible, de quelle marge de manœuvre disposera le nouveau gouvernement ?

Dans la configuration politique actuelle, « les profils des nouveaux ministres sont rassurants par leurs compétences », estime le politiste Youssef Cherif, mais ils sont « inconnus du grand public et très éloignés de la politique ». La plupart sont des technocrates, issus du monde universitaire ou de l’administration, ou des proches de Kaïs Saïed, comme l’avocat et ancien coordinateur de campagne du chef de l’Etat, Taoufik Charfeddine. Ministre de l’intérieur pendant quatre mois sous l’ancien gouvernement de Hichem Mechichi, il a été à nouveau nommé à ce poste lundi. Une réhabilitation qui marque la volonté de la présidence de garder un œil sur un ministère connu pour son fonctionnement autonome, héritage de l’Etat policier mis en place sous la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali.

Kamel Deguiche, ancien ministre des sports, a lui aussi été rétabli dans ses fonctions, ainsi que Leïla Jaffel, ancienne ministre des domaines de l’Etat, limogée en février, qui prend la tête de la justice. Des nominations qui témoignent de l’influence de la présidence dans les choix de Najla Bouden.

Dégradation des finances publiques

Déterminant pour faire face à la crise actuelle, le ministère de l’économie a été confié à Samir Saïed, ancien PDG de l’opérateur des télécommunications Tunisie Telecom. Sa carrière dans le monde bancaire à l’international pourra être un atout pour « rassurer les partenaires étrangers », selon Youssef Cherif.

Malgré « quelques signaux positifs », avec plus neuf femmes ministres, une première dans le pays, l’universitaire et spécialiste des médias Larbi Chouikha souligne que le nouveau gouvernement n’a pas de programme clair. « Il ne faut pas que cette féminisation soit juste cosmétique. Nous attendons toujours une feuille de route et des délais à cette période transitoire », souligne-t-il.

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