A l’occasion de la journée internationale du poulpe, ce vendredi 8 octobre, 30millionsdamis.fr vous propose d’en savoir un peu plus sur cet animal marin extrêmement intelligent. Une mise en lumière essentielle pour sensibiliser le grand public à la protection de son habitat.
Ses 8 tentacules ont inspiré légendes, romans et films tout au long de l’histoire. Considéré comme l’un des animaux les plus intelligents de la planète, le poulpe est mis à l’honneur lors d’une journée internationale, le 8 octobre. Le but : sensibiliser à la protection de ses habitats. Un focus mérité pour ce mollusque fascinant qui regorge de mystères.
La pieuvre n’est pas la femelle du poulpe
Commençons par écarter une croyance totalement fausse : la pieuvre n’est pas le poulpe au féminin ! Pieuvre et poulpe désignent bien le même animal. Parmi les 300 espèces de pieuvres qui existent dans le monde, l’Octopus vulgaris, ou poulpe commun, est la « plus commune sur les côtes françaises et européennes », rappelle l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Si le terme « poulpe » (du grec polupous, pieds multiples) est le plus ancien, l’écrivain Victor Hugo a emprunté la notion de « pieuvre » aux pêcheurs de l’île de Guernesey dans son roman publié en 1866, « Les Travailleurs de la mer ».
A l’instar des seiches et des calmars, la pieuvre fait partie du clade des céphalopodes (du grec képhalé, la tête, et podos, le pied), eux-mêmes classés parmi les mollusques (qui comprennent entre autres les coquillages bivalves – dont les poulpes se nourrissent – ou encore les gastéropodes).
9 cerveaux, 8 bras, 3 cœurs, 500 millions de neurones…
Des chiffres vertigineux qui expliquent peut-être la grande intelligence et l’extrême sensibilité du céphalopode. Dépourvu de coquille et d’os, ce qui lui permet de se faufiler partout, le poulpe n’en possède pas moins 8 bras (ou tentacules) assortis de 2 rangées de ventouses chacun. Son corps souple renferme 3 cœurs, dont deux servent à mettre en mouvement le sang au niveau des branchies, le troisième assurant la circulation sanguine jusqu’aux autres organes. Ce dernier cesse de battre lorsque l’animal se propulse dans l’eau… d’où sa préférence pour se déplacer en posant ses bras sur le fond marin.
©Adobe Stock-Andrea Izzoti
Il dispose aussi d’à peu près 500 millions de neurones. Certes, « les êtres humains en ont beaucoup plus », rappelle Peter Godfrey-Smith, philosophe des sciences et auteur du livre ‘’Le Prince des profondeurs, l’intelligence exceptionnelle des poulpes » (éd. Flammarion, 2018)’’. « Mais la pieuvre est dans la même catégorie (de complexité) que différents mammifères, proche du niveau des chiens… » Ces neurones sont répartis au sein d’un réseau de ganglions, avec un cerveau central et 8 plus petits incrustés dans ses bras. « Cette disposition permet aux poulpes d’accomplir des tâches avec leurs bras plus rapidement et plus efficacement, explique Jon Ablett, conservateur au Muséum d’Histoire naturelle de Londres (Grande-Bretagne), cité par Sciences et Avenir. De plus, alors que chaque bras est capable d’agir indépendamment – capable de goûter, de toucher et de bouger – le cerveau centralisé est également capable d’exercer un contrôle descendant » sur les cerveaux périphériques.
Le maître incontesté du camouflage
Le poulpe peut changer de couleur à volonté, à l’aide de millions de cellules colorées ! Ainsi l’animal peut passer du rouge au noir en une petite fraction de seconde. Sa « perception plus fine de l’intensité lumineuse » permettrait au mollusque « d’ajuster son camouflage extrêmement rapidement », souligne sur Le Soir le Professeur Jérôme Mallefet, chercheur et responsable du laboratoire de biologie marine de l’Université Catholique de Louvain (UCL). Une qualité plutôt pratique lorsqu’il chasse ses proies… ou s’il est lui-même chassé.
Et comme si ce camouflage ne suffisait pas, certaines pieuvres des côtes indonésiennes ont même été filmées en train d’utiliser des noix de coco – ou des coquillages – comme outils pour voyager incognito !
Un rêveur haut en couleurs
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il est possible de deviner à quoi « rêvent » les poulpes. Et pour cause, l’animal marin peut changer de couleur selon la phase de son sommeil. Lors de la phase passive, la plus longue, il reste immobile avec une couleur pâle. Quand survient le sommeil actif, le poulpe va changer de couleur et se contracter. « On peut presque narrer les changements de son corps, imaginer son rêve », ose David Sheel, professeur de biologie marine à l’Université pacifique d’Alaska, cité par Futura Sciences.
Un bébé poulpe mesure moins de 1 cm
Une fois sa maturité sexuelle atteinte, c’est-à-dire à partir de l’âge d’un an, une femelle poulpe peut pondre jusqu’à 500 000 œufs. Les jeunes mesurent généralement moins d’un centimètre lors de l’éclosion. La mère ne peut se reproduire qu’une seule fois, sa mort concluant sa période de couvaison. C’est ainsi le passage de relais naturel vers une nouvelle génération. À condition que les habitats marins côtiers soient conservés, ce qui, malheureusement, est de moins en moins le cas aujourd’hui…
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