Publié le : 07/10/2021 – 16:49
Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Éric de Moulins-Beaufort, est « invité » par Gérald Darmanin mardi prochain afin de « s’expliquer » sur ses propos concernant « le secret de confession ». Mercredi, l’évêque de Reims avait déclaré que « le secret de la confession » était « plus fort que les lois de la République ».
Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) est « invité » au ministère de l’Intérieur « afin de s’expliquer sur ses propos » sur le secret de la confession. Eric de Moulins-Beaufort a accepté un peu plus tard « l’invitation » de Gérald Darmanin et leur rencontre aura lieu mardi prochain.
Éric de Moulins-Beaufort, qui est également archevêque de Reims, avait déclaré mercredi, au lendemain de la publication du rapport Sauvé sur la pédocriminalité au sein de l’Église catholique, que le secret de la confession était « plus fort que les lois de la République ».
« Le ministre recevra en début de semaine prochaine Mgr de Moulins-Beaufort pour lui demander de s’expliquer sur ses propos », indique l’entourage du ministre. « Il n’est pas convoqué, mais invité », a-t-on précisé par la suite.
Gouvernement : une réaction « claire »
Interrogé sur les propos d’Éric de Moulins-Beaufort, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a martelé : « Il n’y a rien de plus fort que les lois de la République dans notre pays, (…) c’est très clair ».
« Le président de la République a demandé au ministre de l’Intérieur de recevoir le président de la Conférence des évêques de France pour que les choses soient claires », a précisé Gabriel Attal.
Dans un communiqué publié jeudi, Eric de Moulins-Beaufort assure que cette rencontre « sera pour lui l’occasion de rappeler qu’aujourd’hui, le secret de la confession, imposé aux prêtres par le droit canonique, n’est pas contraire au droit pénal français ». Selon le président de la CEF, « le secret de la confession a toujours été respecté par la République française. C’est l’honneur de la République française que de respecter ainsi la dignité de la conscience de chacun ».
Il précise également que « la confession est aussi un moment durant lequel une personne victime, par exemple un enfant, peut évoquer ce qu’elle a subi et être rassurée sur son innocence… parce que la certitude du secret lui permet de livrer ce qui lui est le plus difficile ».
Éric de Moulins-Beaufort a également assuré être à la recherche d’une alternative à la levée de ce secret. « Il faut que nous trouvions un moyen de le faire autrement », a-t-il expliqué mercredi, précisant que la CEF regarderait « de très près la recommandation de la Ciase ».
Cette dernière a préconisé mardi aux autorités de l’Église de relayer un message clair aux confesseurs et aux fidèles, sur l’obligation du confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles infligées à un mineur ou à une personne vulnérable.
La confession, un secret professionnel ?
Selon le ministère français de l’Intérieur, le secret confessionnel est un secret professionnel et, en cas de violation, peut être puni d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. Ce secret professionnel n’est toutefois pas absolu : il ne s’applique pas aux confidences faites hors confession. Il ne s’applique pas non plus aux atteintes sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans et autres personnes vulnérables (article 434-3 du code pénal).
En déplacement en Slovénie mercredi, Emmanuel Macron a salué « l’esprit de responsabilité » de l’Église de France qui a « décidé de regarder en face » le scandale de la pédocriminalité en son sein. « Il y a un besoin de vérité et de réparation », a-t-il dit. En avril 2018, il avait prononcé un discours inédit devant les évêques réunis dans le collège cistercien des Bernardins, à Paris, au cours duquel il avait évoqué son souhait de vouloir « réparer le lien entre l’Église et l’État » qui, s’était, selon lui, « abîmé
Avec AFP
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