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Parc éolien de Saint-Brieuc: les pêcheurs demandent à la justice la suspension des travaux

Le tribunal administratif de Rennes a examiné jeudi une requête en référé de pêcheurs, qui au nom du principe de « l’urgence environnementale » ont demandé la suspension de l’arrêté autorisant les travaux du parc éolien de Saint-Brieuc.

Alors que la saison de la pêche à la coquille Saint-Jacques a commencé lundi, les pêcheurs ont exprimé leurs inquiétudes concernant de possibles conséquences sur les ressources halieutiques, après deux épisodes de pollution impliquant le navire de forage Aeolus.

Au tribunal, par la voix de leur avocat Vincent Brengarth, les pêcheurs, dont une délégation a assisté au débats, ont demandé la suspension de l’arrêté permettant au navire de forage de se rendre sur le chantier. Propriété de la société néerlandaise Van Oord, ce navire est responsable de deux fuites de fluides hydrauliques les 14 juin et 28 juillet.

Les avocats du comité départemental des pêches des Côtes d’Armor avaient déposé le 24 septembre deux recours contre cet arrêté, qui réglemente notamment la circulation des navires autour du chantier et interdit aux pêcheurs de pénétrer dans un périmètre de 500 m autour des installations, sous peine amende.

Devant le juge des référés, Me Brengarth a fait valoir « l’urgence environnementale » à suspendre cet arrêté. L’avocat a dénoncé la « rupture de dialogue » qui a succédé à la « logique de concertation » qui prévalait jusqu’au commencement des travaux entre les pêcheurs et le maître d’ouvrage, la société Ailes Marines, filiale d’Iberdrola.

Pour l’avocat, « la réalité des déversements » a montré « une insuffisance à poursuivre avec détermination les risques encourus ».

La préfecture de l’Atlantique, qui a souligné que « l’armateur et le maître d’ouvrage avaient apporté des mesures correctives et suspendu les travaux », a également rappelé que le chantier serait suspendu en novembre pour la période hivernale à cause de la météo.

Concernant la pollution, « c’est une requête qui apparaît disproportionnée au regard de la quantité » déversée, a estimé le représentant de la préfecture, faisant valoir qu’il s’agissait d’une huile (le Panolin) « dégradable à 90% ».

La préfecture a mis en garde contre les conséquences d’une suspension de l’arrêté sur la sécurité maritime, rappelant les risques pour les personnes sur ces chantiers, et demandé le rejet de la requête.

Yael Cambus, avocate d’Ailes Marines, a soulevé le « coût extrêmement important » d’une suspension, jusqu’à 600.000 euros par jour. La décision est attendue la semaine prochaine.

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