La faute aux incendies. Diane Capone, la petite-fille d’Al Capone, habite à Auburn, dans le nord de la Californie, aux premières loges des feux qui dévastent chaque année la Sierra Nevada. Depuis le très meurtrier Camp Fire de 2018, elle prépare un sac chaque été, au cas où il faudrait évacuer en urgence. Motif supplémentaire d’inquiétude : la collection de souvenirs héritée de son grand-père, le gangster le plus célèbre des Etats-Unis.
« Mon grand-père a été accusé de beaucoup de choses, mais il n’a été reconnu coupable que de fraude fiscale et il a purgé sa peine. Il n’y a rien de déplacé à vendre ses affaires. » Diane Capone, la petite-fille d’Al Capone
Cette année, les flammes se sont de nouveau rapprochées de sa maison, mais Diane avait l’esprit – presque – tranquille. Les souvenirs de « Papa » – le nom affectueux donné au parrain de la Mafia par ses petits-enfants – étaient en sûreté. Avant la saison des incendies, Diane Capone, 77 ans, et ses trois sœurs encore en vie ont décidé de mettre en vente les effets du « boss » de la pègre de Chicago du temps de la Prohibition, parvenu au statut de légende pour avoir longtemps tenu en échec le FBI – avant de tomber dans les filets de l’agent du Trésor Eliot Ness et de l’agent du fisc Frank Wilson.
Cent soixante-quatorze pièces vont être adjugées, le 8 octobre, lors d’une vente aux enchères à Sacramento, la capitale de la Californie. Soixante-quatorze ans après sa mort, les descendantes ont estimé qu’il n’y avait rien de choquant à profiter d’une fortune dérivée du trafic d’alcool de contrebande. « Mon grand-père a été accusé de beaucoup de choses, souligne Diane Capone, mais il n’a été reconnu coupable que de fraude fiscale et il a purgé sa peine. Il n’y a rien de déplacé à vendre ses affaires. »
Né le 17 janvier 1899, Alfonso Capone est mort à 48 ans, le 25 janvier 1947, dans sa maison de Palm Island, en Floride, huit ans après avoir été libéré d’Alcatraz. Non pas sous les balles de rivaux de la pègre, mais d’une crise cardiaque alors que la syphilis le rongeait depuis le début de sa « carrière », comme videur dans un bordel de Chicago. Fils d’immigrants napolitains, quatrième d’une famille de 9 enfants, il avait quitté l’école à 14 ans (après avoir frappé une institutrice) et pris sur lui d’assurer le sort de sa famille puis de celle de son épouse, des catholiques irlandais.
Des bibelots assez kitsch
Son principal fait d’armes reste le massacre de la Saint-Valentin, en 1929, quand un groupe d’hommes de main déguisés en policiers ont déchargé 70 balles sur les membres d’un gang rival de bootleggers, faisant sept morts. Al Capone avait pris soin ce jour-là d’être dans sa maison de Floride. La police n’a jamais pu établir sa culpabilité, mais le crime lui a valu le surnom d’« ennemi public numéro un », qu’il essaya de contrecarrer en finançant des soupes populaires dans les quartiers pauvres du Chicago de la crise.
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