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Le pari d’un sommet Afrique-France nouvelle formule

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Le président français Emmanuel Macron lors du dîner de cloture la saison culturelle Africa 2020, le 30 septembre 2021, au palais de l’Elysée, à Paris. LUDOVIC MARIN / AFP

En relations internationales, pas plus qu’en d’autres domaines, un sommet ne constitue une politique. Le prochain événement entre l’Afrique et la France, organisé vendredi 8 octobre à Montpellier, n’échappe pas à la règle. Mais il délivre au moins quelques enseignements sur la façon dont Emmanuel Macron entend rénover les relations compliquées de la France avec le continent africain. Ce « nouveau sommet », selon la terminologie officielle, est ainsi censé marquer un changement méthodologique et de perception des rapports entre les deux parties. Changement dont la pérennité n’est pas garantie à sept mois d’une élection présidentielle française à l’issue incertaine.

Vendredi, quelque 3 000 participants, dont plus d’un millier de jeunes du continent africain (parmi eux près de 350 entrepreneurs), sont ainsi attendus pour des rencontres et des tables rondes entre sociétés civiles africaine, française et de la diaspora, sur des sujets économiques, culturels et politiques. La nouveauté de ce sommet repose sur l’absence des présidents africains pour la première fois depuis 1973, date du premier du genre, à l’époque des eaux troubles de la « Françafrique ».

« Montpellier, c’est une sorte de sommet renversé où ceux qui d’habitude ne sont pas invités dans ce type d’événements internationaux seront au cœur de l’événement », explique-t-on à l’Elysée. Il s’agit « d’écouter la parole de la jeunesse africaine » et de « sortir des formules et réseaux obsolètes », ajoute la présidence, en vantant le format « inédit » de l’événement qui « mettra en relation les acteurs essentiels de la relation [entre l’Afrique et la France] dans les dix et vingt ans qui viennent ».

« Des effets pervers »

Pas de Paul Biya, donc, président du Cameroun depuis 1982. Ni d’Ali Bongo projeté à la tête du Gabon à la mort de son père Omar en 2009. Il n’y aura pas plus de néoputschistes en uniforme de l’armée tchadienne, malienne ou guinéenne. Ni l’Ivoirien Alassane Ouattara qui a tendu, au risque de le rompre, le fil démocratique fragile, de son pays en s’adjugeant un troisième mandat présidentiel qu’il avait promis de ne pas briguer. Ce n’est là qu’un bref survol, incomplet, des errements démocratiques de l’Afrique où Paris entend bien toujours jouer un rôle.

« Le positionnement de la France sur les enjeux démocratiques n’est pas une tractation entre chefs d’Etat », explique l’Elysée pour justifier cette attention portée à la société civile. « Ce n’est pas le sommet des oppositions politiques, précise-t-on, [mais] des personnalités engagées dans des mouvements citoyens, des blogueurs, des activistes… Pas des organisations à proprement parler. » Cette approche ne convainc pas tous les absents. « Il faut se méfier des effets pervers. Mettre en avant les sociétés civiles au nom de la mauvaise gouvernance d’un certain nombre de pays peut accélérer la délégitimation des Etats », s’inquiète un ministre sahélien.

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