A la suite de la défaite du parti conservateur allemand aux élections législatives du 26 septembre, son chef de file Armin Laschet s’est dit prêt, jeudi 7 octobre, à quitter la tête de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). « Nous allons aborder rapidement la question de la nouvelle équipe de la CDU, du président au présidium et jusqu’au comité exécutif fédéral », a-t-il assuré à Berlin, moins d’un an après avoir pris la tête du parti d’Angela Merkel.
Le Rhénan de 60 ans, réputé pour sa ténacité, a précisé qu’il allait demander la tenue d’un congrès de la CDU dont la date et le lieu restent à déterminer, afin de décider « de l’avenir et la réorganisation » à la tête du parti. « Depuis le retrait d’Angela Merkel de la présidence du parti nous avons un débat incessant [autour de la direction de la formation] », a-t-il également insisté. Selon le quotidien Bild, ce congrès pourrait se tenir durant la première quinzaine de décembre à Dresde (est).
Une potentielle coalition « feu tricolore » en vue
M. Laschet s’est rendu personnellement responsable du plus mauvais score électoral (24,1 %) jamais réalisé par les conservateurs dans l’histoire de l’Allemagne moderne. Et pour nombre d’observateurs, il apparaît depuis en sursis.
Difficilement élu à la tête de la CDU en janvier, il avait ensuite dû batailler avec Markus Söder, chef de la CSU, l’allié bavarois de la CDU, pour être le candidat des conservateurs à la chancellerie. Auteur d’une campagne ratée malgré l’implication in extremis de Mme Merkel, M. Laschet continue de marteler qu’une coalition dite « Jamaïque » – avec les libéraux et les Verts – reste possible. « La (coalition) Jamaïque est une chance pour un vrai nouveau départ dans notre pays », a-t-il insisté jeudi.
Mais les écologistes et les libéraux, arrivés respectivement troisième et quatrième du scrutin, mènent des discussions préliminaires avec le SPD en vue de former un gouvernement de coalition rapidement et éviter ainsi une longue paralysie redoutée dans toute l’Europe. A l’issue d’un premier round de discussions jeudi, les formations ont décidé de se retrouver dès lundi pour des pourparlers approfondis qui se poursuivront mardi puis vendredi.
Scholz veut un gouvernement « avant Noël »
Aucun des partis n’a toutefois voulu dire quand ces discussions pourraient aboutir à la formation d’une coalition dite « feu tricolore ». D’importants obstacles se dressent encore sur le chemin d’une alliance notamment sur les questions fiscales. Mais en cas d’accord sur les grandes lignes d’une future alliance, les trois partis entameront alors des négociations de coalition à proprement parler. Tous ont néanmoins répété vouloir aller vite. Le chef de file du SPD, Olaf Scholz, qui deviendrait chancelier en cas d’alliance, avait assuré dès le soir des élections vouloir un gouvernement « avant Noël ».
Depuis la défaite du 26 septembre, les rivaux en interne de M. Laschet, tels Friedrich Merz ou Jens Spahn, qui défendent une ligne plus à droite, sont en position pour la succession. Mercredi, en marge d’un sommet UE-Balkans, la chancelière elle-même avait douché les espoirs conservateurs, en relevant que son camp n’avait pas « le meilleur résultat électoral » pour pouvoir prétendre à former une coalition.
A l’issue de la première réunion des députés conservateurs au Bundestag, le chef du groupe parlementaire, un proche de M. Laschet, n’avait été réélu que pour six mois, et non un an comme le veut la pratique. Un signe que le camp CDU-CSU anticipait son passage dans l’opposition et un remaniement de ses équipes. L’attelage « Jamaïque » est loin d’être l’option privilégiée par les Allemands. 53 % souhaitent une coalition entre SPD, Verts et FDP, et 74 % estiment que la CDU-CSU devrait se retirer dans l’opposition, selon un sondage Forsa publié mercredi.
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