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L’Insee anticipe une nette baisse du taux de chômage dès l’automne

L’ »onde de choc » du Covid-19 continue de s’amortir: aidé par un fort rebond de l’emploi salarié, le taux de chômage devrait connaître une nette baisse dès l’automne, pour s’établir à 7,6% au troisième trimestre, selon des prévisions de l’Insee publiées mercredi.

Dans une note de conjoncture, l’Institut national de la statistique souligne que « le fort rebond de l’emploi en milieu d’année se traduirait par une baisse du chômage, qui passerait de 8% en moyenne au deuxième trimestre à 7,6% aux troisième et quatrième trimestres ».

Le taux de chômage se retrouverait ainsi à « quasiment un point de moins que deux ans plus tôt », avant la crise du Covid-19 (8,5% au 3e trimestre 2019), note l’Insee. Ces prévisions doivent encore se confirmer, les résultats pour le 3e trimestre étant attendus le 19 novembre.

Dans sa précédente note de conjoncture en juillet, l’Institut prévoyait une quasi-stabilité du taux de chômage, à 8,2% fin 2021, après 8,1% en début d’année.

« On s’attend sur le marché du travail à une nette baisse du taux de chômage dès l’automne, dès le troisième trimestre, car il y a un fort rebond de l’emploi salarié », a souligné Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee lors d’une conférence de presse. Le taux de chômage, « au fond, retrouverait son rythme tendanciel de baisse observé avant la crise », a-t-il ajouté.

Dans sa note, l’Institut souligne que « l’onde de choc » liée à la crise sanitaire du Covid-19 a été « très amortie s’agissant du marché du travail », l’emploi salarié ayant dépassé son niveau d’avant-crise dès le deuxième trimestre 2021.

« Le rythme des créations ralentirait quelque peu d’ici la fin de l’année, mais au total, environ 500.000 créations nettes d’emplois salariés succéderaient aux quelque 300.000 destructions nettes enregistrées en 2020 », souligne l’Insee.

– L’inflation toujours élevée –

Les indicateurs économiques de la France (AFP – Marine LEDOUX)

Olivier Simon, chef de la division Synthèse conjoncturelle a relevé lors de la conférence de presse que la progression de l’emploi a été « surtout portée par le secteur tertiaire marchand (restauration, commerces, loisirs, etc) », fortement touché par les restrictions sanitaires.

« Au second semestre, le rythme de progression sera beaucoup plus modéré », a-t-il ajouté, avec quelque 76.000 emplois salariés créés entre fin juin et fin décembre (+56.000 au 3e trimestre et +20.000 au 4e).

Dans le même temps, l’activité économique « retrouverait globalement – mais sans le dépasser contrairement à l’emploi – son niveau d’avant crise d’ici la fin de l’année, poursuit l’Insee, qui maintient sa prévision de croissance pour 2021 inchangée à 6,25% (après –8% en 2020).

Quant à l’inflation, qui inquiète de plus en plus les ménages et le gouvernement à six mois de l’élection présidentielle, elle devrait rester « un peu supérieure à 2% jusqu’en décembre », en raison principalement de la hausse des prix de l’énergie, selon l’Insee.

La hausse des prix « atteindrait 2,3% en octobre puis refluerait légèrement (2,1% prévu en décembre), sous l’hypothèse conventionnelle d’un prix du pétrole fixé à 75 dollars le baril de Brent et d’une stabilité des autres cours de matières premières », ajoute l’Institut.

« La principale raison, ce sont les prix de l’énergie qui reflètent la hausse du prix du pétrole, qui se transmet de façon quasi immédiate sur les prix à la consommation », a résumé Olivier Simon.

Moins optimiste, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a estimé sur LCI mercredi que l’inflation pourrait être « plus forte » que 2%, évoquant une inflation supérieure à 4% aux Etats-Unis et en Allemagne.

« Aujourd’hui, les augmentations de prix (…) ne sont pas encore passées dans les prix finaux », prévient-il.

Concernant la consommation des ménages, l’Insee estime qu’elle devrait retrouver « tout juste, en fin d’année, son niveau de deux ans auparavant », avec +4% au troisième trimestre puis +1,5% au quatrième, soit une évolution annelle de 4,1% en 2021, après une chute de 7,2% en 2020.

L’Insee précise que les prévisions présentées dans sa note de conjoncture sont réalisées en faisant l’hypothèse d’absence de nouvelles restrictions sanitaires, « mais aussi de nouvelle aggravation des tensions sur l’offre ».

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