Après Evergrande, un nouveau promoteur immobilier chinois a fait défaut, lundi 4 octobre, sur une échéance de 206 millions de dollars (177 millions d’euros) de dettes. Fantasia, une entreprise spécialisée dans l’immobilier de luxe, avait vu sa cotation suspendue à la Bourse de Hongkong une semaine plus tôt, le 29 octobre. Lundi également, Evergrande, le promoteur le plus endetté au monde, a décidé de suspendre sa cotation dans l’attente d’une annonce de « transaction majeure ».
Dans la foulée, les titres des promoteurs chinois vus comme les plus fragiles ont dégringolé, reflétant une inquiétude importante quant au risque de contagion dans un secteur largement surendetté. Entre ses factures impayées à ses fournisseurs, des appartements à livrer à plus de 1 million de clients et ses émissions sur le marché de la dette, Evergrande doit rembourser 260 milliards d’euros… soit 2 % du PIB chinois.
Le défaut de Fantasia a surpris le marché : deux semaines plus tôt, l’entreprise avait démenti des articles de presse qui évoquaient ses difficultés. Mais, lundi, l’entreprise, fondée en 1996 par Zeng Jie, la nièce de l’ancien vice-président (2003-2008) Zeng Qinghong, a reconnu être dans l’impossibilité de rembourser son échéance.
Plus d’une dizaine de promoteurs en difficulté
Le même jour, la société de gestion Country Garden Services Holdings a indiqué qu’une filiale de Fantasia n’avait pas remboursé un prêt de 700 millions de yuans (93 millions d’euros), prévoyant un possible défaut du groupe immobilier. Dans la foulée, l’agence Fitch a baissé la note de crédit de ce promoteur de B à CCC−, un niveau réservé aux entreprises en défaut de paiements.
« Je pense qu’on va assister à d’autres défauts, conséquence du resserrement réglementaire », explique Dan Wang, de la banque Hang Seng
Fantasia est une entreprise bien moins importante qu’Evergrande : l’entreprise est la 73e de Chine en termes de ventes, alors qu’Evergrande pointe à la troisième place, mais sa situation renforce les inquiétudes sur une possible contagion dans un secteur connu pour son endettement endémique. Un autre promoteur, Sinic, a aussi vu, mardi, sa note dégradée par l’agence S&P Global Ratings, qui estime que sa « capacité de service de la dette est presque épuisée ».
L’entreprise avait dû suspendre sa cotation à Hongkong après une chute de 87 % de son cours début septembre. Plus d’une dizaine de promoteurs chinois ont été mis en grande difficulté par les « trois lignes rouges » comptables imposées en août 2020 par le régulateur chinois pour assainir le secteur. « Je pense qu’on va assister à d’autres défauts, qui sont la conséquence du resserrement réglementaire pour le secteur immobilier », explique Dan Wang, économiste en chef pour la banque hongkongaise Hang Seng.
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