Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) n’a pas réussi à parler d’une seule voix sur Pyongyang. Une réunion en urgence a été convoquée, vendredi 1er octobre, après un tir de missile hypersonique de la Corée du Nord.
« La France voulait une déclaration à la presse mais la Russie et la Chine ont dit que ce n’était pas le moment, qu’il y avait besoin de temps pour analyser la situation », a confié sous couvert d’anonymat à l’Agence France-Presse (AFP) un diplomate d’un pays membre du Conseil.
La réunion, d’un peu plus d’une heure et à huis clos, avait été demandée par les Etats-Unis – une initiative rare depuis 2017 –, la France et le Royaume-Uni. Son objectif était d’examiner le tir de missile en début de semaine par Pyongyang, présenté comme « hypersonique » par les Nord-Coréens. Depuis, la Corée du Nord a annoncé avoir testé jeudi avec succès un missile anti-aérien « récemment développé ».
Dans son projet de texte, Paris voulait affirmer « la préoccupation » du Conseil face aux activités nord-coréennes et « appeler à appliquer pleinement les sanctions », a précisé une source diplomatique. La majorité du Conseil, incluant les Etats-Unis, a soutenu le projet de déclaration « mais la Russie et la Chine ont indiqué qu’il n’était pas pertinent à ce stade », selon la même source.
En 2017, à l’initiative de l’administration de Donald Trump, le Conseil de sécurité avait adopté des sanctions économiques lourdes contre la Corée du Nord après un essai nucléaire et des tests de missiles. Depuis l’entrée en fonction de l’administration de Joe Biden, il est revenu à la France, un peu isolée, de monter en première ligne pour réclamer une réunion à huis clos du Conseil de sécurité lorsque Pyongyang procédait à un essai de missile.
Des essais d’armement « légitime », selon Pyongyang
La Corée du Nord a depuis longtemps eu recours à des essais d’armement pour faire monter les tensions, dans le cadre d’un processus soigneusement étudié.
Le 27 septembre, peu après le tir du missile présenté comme hypersonique par la Corée du Nord, l’ambassadeur nord-coréen à l’ONU, Kim Song, avait affirmé devant l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, que son pays avait un « droit légitime » à tester des armes et à « renforcer [ses] capacités de défense ».
Mais pour le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, au contraire, la Corée du Nord favorise « l’instabilité et l’insécurité ».
Avec ses dernières actions, Pyongyang cherche à bomber le torse et à « exister sur la scène internationale », analyse le chercheur Ahn Chan-il, ancien transfuge nord-coréen.
Kim Jong-un « teste la température avec Washington » et ses « limites » en matière de provocations, abonde auprès de l’AFP, Soo Kim, du groupe de réflexion américain RAND Corporation. « Il souhaite peut-être voir jusqu’où il peut aller jusqu’à ce que l’administration Biden commence à flancher. »
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