Alors que les candidats manquent à l’appel dans les secteurs en tension, une étude publiée par l’Organisation internationale du travail (OIT) apporte un éclairage intéressant sur la question de la surqualification et, plus largement, sur l’adéquation des compétences d’une partie des travailleurs avec le marché du travail local (« La moitié seulement des travailleurs dans le monde occupent un emploi correspondant à leur niveau d’éducation », OIT, 17 septembre 2021).
« Au fil des ans, des efforts considérables ont été investis dans l’amélioration du niveau d’éducation des populations du monde entier, pose en introduction la statisticienne Valentina Stoevska, autrice de l’étude. Cependant, les énormes progrès réalisés dans l’élévation des niveaux d’éducation, en particulier chez les femmes et les filles, ne se sont pas traduits par des améliorations correspondantes des résultats sur le marché du travail ».
S’appuyant sur des données recueillies sur le profil des travailleurs employés dans plus de 130 pays (la France n’en fait pas partie), l’étude conclut que seule la moitié de ces travailleurs environ occupent un emploi correspondant à leur niveau d’éducation. Dans les pays à faible revenu et où l’économie informelle demeure importante, la majorité (69,5 %) des travailleurs se révèlent sous-qualifiés par rapport au poste qu’ils occupent : parce qu’ils n’ont pas toujours les compétences nécessaires, mais aussi parce que l’apprentissage se fait souvent « sur le tas » et que l’acquisition des compétences se voit moins formalisée par un diplôme.
En revanche, dans les pays à revenu élevé, c’est la question de la surqualification qui se pose. Ainsi, 20,7 % des travailleurs y occupent des emplois pour lesquels ils se révèlent surdiplômés. Au Canada, le fossé est massif : plus de 70 % des actifs peuvent se prévaloir d’un haut niveau d’éducation, mais seulement un peu plus de 40 % occupent un poste très qualifié. En Corée du Sud, le pays compte un peu plus de 50 % de travailleurs hautement qualifiés contre 40 % d’emplois correspondants. L’écart est également significatif dans des pays aussi divers que l’Albanie, la Colombie, la Mongolie et le Botswana, sans que l’étude avance d’explications à ce phénomène.
Davantage de femmes surqualifiées
Dans les pays à revenu élevé, le taux de « suréducation » est plus élevé pour les femmes que pour les hommes : « A mesure qu’un pays se développe, de nombreuses femmes bien éduquées se retrouveront dans des emplois inférieurs à leur niveau d’éducation », constate Valentina Stoevska. Selon la statisticienne, une partie de ces femmes recherchent un emploi moins qualifié que ce à quoi elles pourraient prétendre, car celui-ci est davantage compatible avec une vie de famille.
Il vous reste 35.85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article La surqualification guette une partie des travailleurs selon l’Organisation internationale du travail est apparu en premier sur zimo news.