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Paris-Roubaix revient, et s’annonce spectaculaire

Deux ans et demi après la dernière édition, le 118e Paris-Roubaix se tiendra enfin ce week-end. Avec ses pavés, évidemment, peut-être de la pluie, et une course féminine en ouverture.

L’Enfer du Nord est de retour, et les amateurs de cyclisme sont aux anges. 903 jours après le succès du Belge Philippe Gilbert sur le mythique vélodrome André-Pétrieux, une nouvelle édition de Paris-Roubaix va enfin se tenir dimanche. Et la 118e du nom s’annonce déjà mémorable.

· 55 kilomètres de pavés… qu’il a fallu désherber

Paris-Roubaix 2021, c’est 257 kilomètres de course au départ de Compiègne. Et, surtout, 55 kilomètres de pavés répartis en 30 secteurs. Globalement, ceux-ci sont en très bon état. Mais certains n’ont plus été utilisés depuis des années comme le numéro 24 de Capelle-sur-Écaillon à Ruesnes (1700m de long), et ont dû être nettoyés ces dernières semaines. Le secteur 24 a ainsi subi un toilettage effectué par une quinzaine d’élèves du lycée agricole de Raismes – pour enlever l’herbe qui avait repris ses droits, mais aussi la terre accumulée avec le passage des tracteurs, notamment au sortir de la période des récoltes.

« On ne veut pas faire du parcours un billard, sinon ce n’est plus Paris-Roubaix, mais il ne faut pas dépasser une limite dans les difficultés car après ça va faire fuir les coureurs, justifie François Doulcier, président de l’association ‘Les Amis de Paris-Roubaix’, qui chapeaute l’entretien. Il faut un équilibre entre la facilité et la difficulté. »

Et de la difficulté, il y en aura. Notamment avec la traversée de la célèbre trouée d’Arenberg (2300m), qui elle aussi avait « morflé » depuis avril 2019. « Elle n’est pas empruntée à l’année, explique Thierry Gouvenou, le directeur de la course. On l’a retrouvée le mois dernier avec de l’herbe partout. (…) Pour l’instant on fait le nécessaire pour l’entretenir, mais chaque année on se pose des questions pour savoir s’il est raisonnable de continuer. »

La trouée d’Arenberg © Icon Sport

· De la pluie espérée (ou redoutée)

Un Paris-Roubaix à l’automne plutôt qu’au printemps, cela a forcément des conséquences. Sur la préparation et la condition physique des coureurs, déjà, qui n’en sont pas du tout au même stade de leur saison. « Ils sont émoussés après une année assez intense, observe Thierry Gouvenou. Dimanche, certains pourraient lâcher plus vite qu’habituellement et avoir moins d’influx… »

L’autre changement notable, c’est évidemment la météo. Alors que les puristes se désolent de voir un Paris-Roubaix relativement sec depuis vingt ans et le sacre du Néerlandais Servais Knaven (2001) dans des conditions dantesques, de la pluie est annoncée pour toute la fin de semaine dans le nord du pays. Et qui dit pluie, dit boue, pavés glissants, et course forcément plus difficile. « En tant qu’organisateur, le temps idéal serait que ce soit sec au départ, et puis que la pluie se mette à tomber ensuite », sourit Gouvenou.

Servais Knaven lors de Paris-Roubaix 2001 © Icon Sport

· Un Français parmi les favoris

Devenu champion du monde dimanche dernier pour la deuxième année consécutive, Julian Alaphilippe ne sera pas au départ de la course avec son beau maillot arc-en-ciel. Le puncheur français n’avait pas inscrit Paris-Roubaix à son calendrier, et n’a pas modifié son programme.

Mais 24 ans après le triomphe de Frédéric Guesdon, un autre Tricolore peut légitimement viser la gagne: Florian Sénéchal. Le Nordiste de la Quick-Step, déjà bien placé lors des Mondiaux, est en forme, et il sait que le profil de la course lui correspond.

Il ne sera pas le seul, évidemment. Le Belge Jasper Stuyven aura sans doute son mot à dire, comme le Tchèque Zdenek Stybar, les Danois Mads Pedersen et Kasper Asgreen, voire le Néerlandais Dylan van Baarle. Et puis il faudra bien entendu surveiller les deux monstres Wout van Aert et Mathieu Van der Poel. Déçus par leur performance dimanche dernier, les éternels rivaux – malgré la fatigue accumulée – chercheront à s’offrir un Monument pour se consoler. En tant que spécialistes du cyclo-cross, ils pourraient survoler les débats si la course se veut boueuse.

Florian Sénéchal © Icon Sport

· Une première édition féminine

125 ans après le premier Paris-Roubaix masculin, les femmes auront aussi droit à leur baptême du feu, samedi. Le premier Enfer du Nord féminin se disputera lui sur 116 kilomètres, entre Denain et Roubaix, avec 29 kilomètres de pavés sur 17 secteurs, dont les réputés Mons-en-Pévèle ou Carrefour de l’Arbre.

« C’est un vrai Paris-Roubaix, martèle Franck Perque, directeur de cette nouvelle course. C’est quelque chose de très difficile, il va vraiment y avoir du sport, et l’exigence athlétique que réclame cette épreuve sera au rendez-vous. »

Vingt-deux équipes seront engagées, dont trois françaises. « Il y a beaucoup d’excitation, et beaucoup de concentration aussi avec cette volonté de bien faire, confie Jade Wiel, championne de France 2019. On veut faire exactement comme les gars, montrer qu’on est capables, et vivre l’engouement des spectateurs. »

Clément Chaillou avec Arnaud Souque

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