Des sources officielles à La Haye ont confirmé, lundi 27 septembre, des informations du quotidien De Telegraaf révélant que le premier ministre démissionnaire, Mark Rutte, bénéficiait dorénavant d’une protection très rapprochée à la suite des rumeurs d’attentat ou d’enlèvement le concernant.
Selon le journal, ce sont des milieux liés à la grande criminalité qui envisageaient une action spectaculaire contre le chef du gouvernement. Des détails sur un projet seraient parvenus au début du mois aux services de sécurité. « Elles sont prises très au sérieux », a fait savoir anonymement une source à différents médias. Au cours des derniers jours, des individus auraient effectué des repérages dans le voisinage de M. Rutte.
Le Parquet national, responsable de l’enquête, garde le silence sur les mesures mises en place afin d’assurer la protection du premier ministre. On sait toutefois que M. Rutte est désormais sous la surveillance d’une unité d’élite, le service de protection royale et diplomatique, ce qui confirme le sérieux de l’affaire. Le coordinateur de la politique antiterroriste, Pieter-Jaap Aalbersberg, s’abstenait de tout commentaire lundi. Il aurait rencontré récemment le chef du gouvernement pour évoquer sa protection.
Des menaces adressées à des élus
Jusqu’ici, M. Rutte, adepte du vélo en solitaire dans les rues de La Haye, s’était opposé à l’idée d’être accompagné de gardes du corps, mais il aurait fini par céder. Interrogé lundi par des journalistes, il a indiqué : « Nous ne parlons jamais de notre sécurité. » Aux Pays-Bas, ministres, députés ou magistrats se déplacent souvent seuls, mais des mesures ont été prises au cours des derniers mois – notamment aux abords du Parlement de La Haye, à la suite de diverses menaces adressées à des élus.
Des avocats, des juges, des journalistes font désormais l’objet d’une protection
L’assassinat, en juillet, à Amsterdam, d’un célèbre journaliste d’investigations, Peter R. de Vries, par deux tueurs très vraisemblablement liés à la mafia marocaine de la drogue, la « Mocro Maffia », a eu l’effet d’un électrochoc pour les autorités. Des avocats, des juges, des journalistes font désormais l’objet d’une protection.
Lundi, tous les regards se sont à nouveau rapidement tournés vers la Mocro Maffia : ce groupe criminel très violent, implanté aux Pays-Bas mais aussi en Belgique, est à l’origine d’innombrables règlements de compte. Dix-sept de ses membres sont actuellement jugés dans une enceinte ultra-sécurisée de la banlieue d’Amsterdam. Le procès a repris le 20 septembre dans une atmosphère très tendue.
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