Les sociaux-démocrates du SPD, arrivés en tête des élections allemandes, sont prioritaires pour tenter de former le prochain gouvernement, a estimé mardi 28 septembre le parti conservateur bavarois CSU, allié à celui d’Angela Merkel. Le chef de file du SPD « Olaf Scholz a plus de chances de devenir chancelier en ce moment, clairement », a déclaré le dirigeant de la CSU, Markus Söder, lors d’une conférence de presse
M. Söder se démarque ainsi clairement de son homologue chrétien-démocrate du parti de la chancelière (CDU), Armin Laschet : ce dernier entend jusqu’ici toujours tenter de succéder à Angela Merkel en dépit de sa deuxième place.
« Aucun mandat pour gouverner ne peut être légitimé moralement à partir de ce résultat électoral » obtenu par les conservateurs, le plus mauvais obtenu depuis 1949, a fait valoir M. Söder, qui avait au printemps l’ambition de concourir à la chancellerie, avant de devoir s’effacer au profit de M. Laschet. « Le résultat d’une élection ne peut être réinterprété (…), il faut l’accepter, c’est une règle de base de la démocratie », a encore martelé M. Söder.
Coalition « feu tricolore »
« Le SPD n’est pas devant de beaucoup, mais il est quand même devant les partis de l’union » (CDU et CSU), a de son côté souligné le chef du groupe CSU au Bundestag, Alexander Dobrindt. « Par conséquent, on ne peut pas revendiquer un droit automatique à un gouvernement de l’union » et « on doit comprendre que les Verts et le FDP [Parti libéral] soient les premiers à discuter avec le SPD » en vue de former le prochain gouvernement, a-t-il ajouté.
Une telle coalition entre SPD, écologistes et libéraux, baptisée « feu tricolore » selon les couleurs associées à chaque parti, est la « première solution évidente », a asséné M. Söder.
M. Laschet, qui a la réputation de toujours retomber sur ses pieds, comptait tenter de bâtir un attelage avec les Verts et les libéraux. Mais sans l’apport du parti bavarois, ce scénario ne tient plus la route. Déjà lâché par plusieurs députés de son camp ou cadres de son parti, il voit ainsi l’étau se resserrer un peu plus autour de lui.
Des députés de base ont eux carrément réclamé la démission de M. Laschet, auteur d’une campagne ratée malgré l’implication dans la dernière ligne droite de Mme Merkel.
L’opinion publique allemande semble, elle, avoir tranché, sans ambiguïté. Quelque 58 % des citoyens pensent ainsi que la CDU-CSU n’a pas la « légitimité » pour former le prochain gouvernement, selon un sondage INSA pour le quotidien Bild. M. Laschet semble cristalliser sur sa personne tous les doutes et mécontentements : 51 % veulent qu’il démissionne de la tête du parti moins d’un an après son élection.
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