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En Islande, un Parlement moins féminin que prévu, mais un record d’Europe quand même

Katrin Jakobsdottir, première minstre islandaise, à Reykjavik, le 25 septembre 2021. TOM LITTLE / AFP

Pendant quelques heures, la nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux et des médias locaux : à la suite des législatives du samedi 25 septembre, l’Althing, le Parlement islandais, allait être le premier à afficher une majorité de femmes.

S’en félicitant, le chef de l’Etat Gudni Johannesson avait même « salué le chemin accompli sur la route de l’égalité complète des sexes » auprès de l’Agence France-Presse (AFP). Las, dimanche soir, un recomptage des résultats a révélé une erreur : les députées ne seront pas trente-trois, mais trente sur les soixante-trois sièges de la chambre unique, selon une information de RUV, la télévision publique islandaise, confirmée par l’AFP.

Cette nouvelle, que les résultats définitifs devraient confirmer, n’a pas manqué de décevoir nombre d’Islandais. « Ce furent neuf bonnes heures », s’est désolée Lenya Run Taha Karim, du Parti pirate, dont l’élection a finalement été invalidée suite au nouveau calcul. A 21 ans, cette étudiante en droit, fille d’immigrés kurdes, aurait été la plus jeune députée jamais élue dans l’île de 350 000 habitants.

Une consolation, malgré tout : avec 47,6 % des sièges détenus par les femmes, le pays détiendrait tout de même le record d’Europe, juste devant la Suède (47 %). Dans le reste du monde, seul le Rwanda, Cuba et le Nicaragua affichent une chambre basse ou unique à majorité féminine, tandis que le Mexique et les Emirats arabes unis sont à la parité.

« Fragmentation de la scène politique »

Le scrutin islandais a confirmé la majorité de la coalition au pouvoir depuis 2017, une étrange alliance entre le Parti de l’indépendance (droite conservatrice), le Mouvement des verts et de gauche (gauche écologiste) et les centristes du Parti du progrès. Elle a gagné quatre sièges de plus, soit trente-sept au total. « Cette progression est entièrement due au Parti du progrès, grand vainqueur de ce scrutin, avec une marge que personne n’attendait », observait Michel Sallé, docteur en sciences politiques et fin connaisseur du pays, auteur de l’ouvrage Histoire de l’Islande, des origines à nos jours (éditions Tallandier, 2018). Le Parti du progrès a emporté 17,3 % des suffrages, soit près de 7 points de plus qu’en 2017.

Le Parti de l’indépendance se maintient, avec 24,4 % des voix, tandis que le Mouvement écologiste de la première ministre Katrín Jakobsdóttir sort fragilisé, avec 12,9 % des voix, contre 16,9 % en 2017. Il n’est donc pas certain qu’elle conserve ce poste, ni que les trois formations continuent de gouverner ensemble.

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