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A Saint-Marin, un vote historique et symbolique pour légaliser l’avortement

Des militantes féministes célèbrent la décriminalisation de l’avortement, à Saint-Marin, en Italie, le 26 septembre 2021. ANTONIO CALANNI / AP

Dimanche 26 septembre, selon certains, comme le journal italien Il Fatto Quotidiano, la petite république de Saint-Marin, enclavée dans les montagnes entre l’Emilie-Romagne et les Marches, votait « pour sortir du Moyen Age ». Pour d’autres, en revanche, il s’agissait surtout de sortir de l’hypocrisie.

Quarante-trois ans après l’adoption par l’Italie de la « loi 194 », autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG), les citoyens de Saint-Marin étaient appelés à faire le même choix, par référendum. Au terme d’une campagne très animée, où les partisans du statu quo ont beaucoup donné de la voix, la réponse des électeurs a été nette et sans discussion : à plus de 77,3 %, ils ont choisi d’abroger la loi qui pénalisait l’avortement sur le sol de la république. Désormais, l’IVG sera possible jusqu’à douze semaines de grossesse, et au-delà de cette date en cas de risque pour la santé.

Un référendum d’initiative populaire

Jusque-là, l’IVG était sévèrement punie à Saint-Marin. Selon les articles 153 et 154 du code pénal, adoptés en 1865, cet acte était passible de six mois à trois ans de prison – la seule circonstance atténuante prévue étant le fait que la femme ne soit pas mariée. Quant au médecin qui aurait décidé de pratiquer un avortement sur le sol de la république, il se serait exposé à une peine de six ans de prison, même si la santé de la patiente était en jeu.

Mais cette interdiction ne subsistait plus dans les faits : en effet, les femmes de Saint-Marin n’avaient qu’à faire quelques kilomètres pour aller avorter, à leurs frais, en Italie. Ainsi, depuis l’autorisation de l’IVG dans la Péninsule, en 1978, personne n’a été poursuivi à Saint-Marin en vertu de ces deux articles très répressifs, devenus sans effet.

Reste que le poids symbolique du vote de dimanche soir est considérable, malgré la faible participation (41 % des inscrits). Il l’est d’autant plus que cette avancée a été obtenue grâce au travail des militantes de l’Union des femmes de Saint-Marin (UDS), une association très active dans les années 1970 et 1980, qui s’est reformée en 2019 dans le but d’obtenir la dépénalisation de l’avortement. Celles-ci ont recueilli plus de 3 000 signatures (un chiffre considérable s’agissant d’une république de 35 000 habitants), forçant à l’organisation d’un référendum d’initiative populaire.

Faute de sondages (ceux-ci sont interdits à Saint-Marin), les deux camps ont fait campagne à l’aveugle, sans indice du degré de mobilisation des deux camps.

Des années d’efforts

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