Une gigantesque bourde, qui pourrait endommager durablement la réputation et l’économie des îles Féroé. Voilà comment, à Torshavn, capitale du territoire autonome danois dans l’Atlantique Nord, on présente l’abattage de 1 428 dauphins à flancs blancs, dans la baie de Skalabotnur, sur l’île d’Eysturoy, le 12 septembre. Faisant savoir qu’il prenait l’affaire « très au sérieux », le premier ministre, Barour a Steig Nielsen, a d’ores et déjà annoncé « une évaluation de la réglementation ».
Joint au téléphone, Olavur Sjuroarberg, président de l’Association des baleiniers féroïens, retrace le déroulé des événements : « Entre 15 heures et 16 heures, le 12 septembre, des habitants d’un village au nord ont observé un banc de dauphins. Ils ont contacté le shérif [l’équivalent du préfet, chargé de superviser la chasse]. Ils pensaient alors qu’il y avait environ 200 dauphins. Le banc a été rabattu vers le sud et la baie de Skalabotnur, au bout du fjord. Quand ils ont échoué sur la plage, les chasseurs ont découvert que les dauphins étaient bien plus nombreux. »
Selon Olavur Sjuroarberg, environ 500 ont été reconduits vers le large. Les autres ont été abattus avec des couteaux par les pêcheurs restés à terre, dans l’eau jusqu’à la taille.
Mais alors que la mise à mort n’aurait dû prendre que quelques minutes, selon la réglementation, certains dauphins ont agonisé pendant près d’une heure. « Il n’y avait tout simplement pas assez de gens sur place », regrette le président de l’association. « Vous devez comprendre que, nous non plus, nous n’aimons pas ce qui s’est passé et que nous allons faire en sorte que cela ne se reproduise pas », assure Hans Jacob Hermansen, son prédécesseur. Il craint que des années d’efforts pour défendre le grind, la chasse traditionnelle aux cétacés, très critiquée à l’étranger, aient été anéanties en quelques instants.
« Toute consommation de viande implique un abattage »
Les photos montrant des centaines de dauphins, alignés sur le sable, plaie béante devant une mer rouge sang, ont fait le tour du monde et suscité une vague d’indignation. « Ce sont des images dramatiques, surtout pour ceux qui ne sont pas habitués, mais toute consommation de viande implique un abattage », réagit Pall Nolsoe, porte-parole du gouvernement féroïen. La chasse aux cétacés, défend-il, est « un élément naturel de la vie des Féroïens et un moyen de produire localement de la nourriture » pour les 52 000 habitants des îles. La viande est distribuée entre les chasseurs et les habitants de la région.
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