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Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont arrêté en Italie

L’eurodéputé Carles Puigdemont, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le 3 juin 2021. YVES HERMAN / REUTERS

L’eurodéputé indépendantiste et ex-président catalan Carles Puigdemont, en exil en Belgique depuis 2017 après la tentative de sécession de la Catalogne, a été arrêté jeudi 23 septembre en Italie, faisant planer le risque d’une nouvelle crise entre Madrid et Barcelone. « Le président Puigdemont a été arrêté à son arrivée en Sardaigne, où il se rendait en tant qu’eurodéputé », a affirmé son avocat Gonzalo Boye sur Twitter, expliquant que son arrestation avait eu lieu sur la base d’un mandat d’arrêt européen datant du 14 octobre 2019.

El President Puigdemont ha sido detenido a su llegada a Cerdeña donde acudía como eurodiputado; esta detención es e… https://t.co/96Iv8pyO1Z

— boye_g (@Gonzalo Boye)

Le leader catalan, âgé de 58 ans, a été arrêté à Alghero, a confirmé sur Twitter son chef de cabinet, Josep Lluis Alay. « À son arrivée à l’aéroport d’Alghero, il a été arrêté par la police aux frontières italienne. Demain (vendredi), le président sera présenté aux juges de la Cour d’appel de Sassari, qui est compétente pour décider de sa libération ou de son extradition » vers l’Espagne, a indiqué M. Alay.

Le nouveau président régional de la Catalogne, Pere Aragones, un séparatiste, mais de tendance plus modérée que M. Puigdemont, a immédiatement réagi sur Twitter, « (condamnant) fermement la persécution et cette répression judiciaire ». « Assez. L’amnistie est la seule voie. L’autodétermination la seule solution. A tes côtés Carles », a lancé M. Aragones.

Appels à manifester

A Madrid, le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sánchez a exprimé « son respect pour les décisions des autorités et des tribunaux italiens ». « L’arrestation de M. Puigdemont correspond à une procédure judiciaire en cours qui s’applique à tout citoyen de l’UE devant répondre de ses actes devant les tribunaux », a affirmé dans un communiqué le palais de la Moncloa, siège du gouvernement espagnol, ajoutant que M. Puigdemont devrait « se soumettre à l’action de la justice comme tout autre citoyen ».

Des appels indépendantistes à manifester vendredi, jour férié en Catalogne, devant le consulat d’Italie à Barcelone commençaient à circuler dans sur les réseaux sociaux, alors qu’un ancien président régional, Quim Torra, a qualifié de « catastrophique » une éventuelle extradition de M. Puigdemont vers l’Espagne et appelé les indépendantistes à être « en alerte maximale ». M. Alay, le chef de cabinet de M. Puigdemont, a précisé que celui-ci s’était rendu à Alghero afin de participer à un festival culturel et de s’entretenir avec des élus de l’île italienne.

Immunité parlementaire suspendue

L’arrestation en Italie de M. Puigdemont est survenue une semaine après la reprise des négociations entre le gouvernement central de gauche et l’exécutif régional catalan, dont l’objectif est de trouver une issue à la crise politique en Catalogne. Le Parlement européen avait levé l’immunité parlementaire de M. Puigdemont et de deux autres eurodéputés indépendantistes le 9 mars à une large majorité, mesure qui avait été confirmée le 30 juillet par le Tribunal de l’UE. Mais la décision du Parlement européen a fait l’objet d’un recours dont le jugement définitif sur le fond de la part de la justice de l’UE doit être prononcé « à une date ultérieure ». Selon l’interprétation de l’avocat de M. Puigdemont, Gonzalo Boye, la décision du Parlement est donc « suspendue ».

Exilé en Belgique depuis la tentative de sécession manquée de 2017 afin d’échapper aux poursuites de la justice espagnole, Carles Puigdemont n’avait pas bénéficié de la grâce accordée fin juin à neuf indépendantistes incarcérés en Espagne, le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez souhaitant toujours qu’il soit jugé en Espagne. Carles Puigdemont est poursuivi pour « sédition » et « détournements de fonds publics ». La tentative de sécession de la Catalogne, en octobre 2017, a été l’une des pires crises vécues par l’Espagne depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.

Exilé en Belgique depuis la tentative de sécession de 2017 afin d’échapper aux poursuites de la justice espagnole, Carles Puigdemont n’a pas bénéficié de la grâce accordée fin juin aux neuf indépendantistes incarcérés en Espagne. Le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez souhaite toujours qu’il soit jugé en Espagne. Carles Puigdemont est poursuivi pour « sédition » et est accusé de « détournements de fonds publics ».

Le Monde avec AFP

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