Près de quatre ans après avoir pris la fuite pour la Belgique, à la suite de la tentative de sécession d’octobre 2017 et afin d’échapper à la justice espagnole, l’ancien président du gouvernement de Catalogne, Carles Puigdemont, a été arrêté, jeudi 23 septembre, en Italie. L’eurodéputé indépendantiste, dont l’immunité parlementaire a été levée en mars, a été détenu par la police italienne dans la soirée, dès son arrivée à l’aéroport d’Alghero (Sardaigne), où il s’apprêtait à participer à la 33e édition du Festival international de culture catalane (Adifolk), qui devait également accueillir nombre de responsables de premier plan de la Catalogne.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice espagnole en octobre 2019 pour « sédition » et « malversations financières », il a été transféré dans la nuit à la prison de Bancali. Il devait comparaître devant la cour d’appel de Sassari vendredi matin, selon le consul honoraire d’Alghero, afin que celle-ci décide s’il convient de procéder à son extradition ou de le remettre en liberté. La levée de l’immunité faisant l’objet d’un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne, l’avocat de M. Puigdemont, Gonzalo Boye, estime que le mandat d’arrêt européen était, de fait, « suspendu ».
En Catalogne, les réactions indignées n’ont pas tardé. L’actuel président du gouvernement catalan, l’indépendantiste modéré Pere Aragones, a demandé sur Twitter la fin de « la persécution et répression judiciaire ». « L’amnistie est le seul chemin. L’autodétermination, la seule solution. A tes côtés, président Carles », a publié le dirigeant de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), qui gouverne en coalition avec le parti de M. Puigdemont, Junts.
« Alerte maximale »
L’ex-président catalan, l’indépendantiste radical Quim Torra, a appelé les indépendantistes à être en « alerte maximale », et qualifié une possible extradition de « catastrophique ». L’organisation indépendantiste Assemblée nationale catalane a par ailleurs convoqué une manifestation devant le consulat italien de Barcelone à 9 heures, vendredi, jour férié dans la cité catalane. Quelques centaines de personnes s’y sont rendues, dont plusieurs membres du gouvernement catalan.
Le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a pour sa part gardé le silence toute la nuit sur ses réseaux sociaux, où il est d’ordinaire très actif. Le secrétariat d’Etat à la communication de La Moncloa, siège du gouvernement, s’est contenté d’un communiqué, rappelant que « la détention de M. Puigdemont obéit à une procédure judiciaire en cours qui s’applique à tout citoyen de l’Union européenne qui doit répondre de ses actes devant les tribunaux ».
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