C’est évidemment le genre d’entreprise que VNO-NCW, l’organisation patronale néerlandaise aime citer en exemple : ASML est l’un des leaders mondiaux dans un secteur clé, celui de la fourniture de matériaux pour semi-conducteurs. Sur le deuxième trimestre de 2020, la société a réalisé des ventes à hauteur de 4 milliards d’euros et enregistré un bénéfice net de 1 milliard. Elle espère faire mieux encore dans les mois à venir. Fondée en 1984 par Philips et le fabricant de puces électroniques ASML, la société partie de presque rien compte, aujourd’hui, 60 implantations dans 16 pays et 28 000 employés. Ici « les possibilités d’emploi sont infinies », commente-t-on au gigantesque siège central de Veldhoven, près d’Eindhoven.
Toutes les entreprises néerlandaises n’atteignent sans doute pas les performances de la société présidée par Peter Wennink. Mais la plupart d’entre elles connaissent un redémarrage foudroyant. Au deuxième trimestre, l’économie du royaume a progressé de 9,7 % par rapport à la même période de 2020, évidemment marquée par la pandémie de Covid-19. Mais c’est bel et bien le chiffre le plus élevé depuis la fin de la seconde guerre mondiale et « c’est clairement plus que dans les autres pays de l’Union », confirme Peter Hein van Mulligen, économiste en chef du Bureau central de statistiques.
Le taux de croissance sur l’année pourrait avoisiner 4 %. La consommation des ménages a, elle, grimpé de 5,7 % depuis le début de l’année, de plus de 12 % par rapport à 2020. Quant au chômage, il est retombé à quelque 3 %. Et la bourse d’Amsterdam nageait, jeudi 23 septembre en pleine euphorie : son index a franchi, pour la première fois, les 800 points et a connu une progression de 28 % depuis janvier.
Constats étonnants
Même le prévisionniste le plus optimiste n’avait pas tablé sur une telle situation, indique Cees Oudshoorn, le directeur général de VNO-NCW, qui regroupe quelque 3 000 entreprises. Le vrai souci des patrons c’est, à nouveau, de trouver de la main-d’œuvre. Il en manque dans le bâtiment, les hôpitaux, les chemins de fer, les commerces, le secteur technologique, l’industrie en général et la santé (où un mouvement de grève se prépare), explique M. Oudshoorn. Sans parler des cafés et des restaurants, dont beaucoup adaptent leurs horaires d’ouverture en raison du manque de personnel, alors que beaucoup connaissent des problèmes de liquidités et protestent contre la fin, toute proche, des aides publiques. Dans ce pays où, après des hésitations, l’usage du passe sanitaire a été récemment étendu, le secteur de l’événementiel tire, lui aussi, encore la langue.
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