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Joe Biden ou “la fausse promesse d’une politique d’immigration plus humaine”

À la une de la presse, mardi 21 septembre, l’indignation, aux États-Unis, après la publication d’une photo montrant un agent des services d’immigration pourchassant un migrant haïtien à cheval, au Texas. Le discours de Joe Biden à l’assemblée générale des Nations unies. Le bilan des années Merkel vues par la presse suisse et française. Et un trafic original en Nouvelle-Zélande.

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À la une de la presse, l’indignation, aux États-Unis, après la publication d’une photo d’un migrant haïtien, interpellé violemment par un agent des services d’immigration.

D’après The Washington Post, cette photo saisissante, signée Paul Ratje, a été prise dimanche, sur les rives du Rio Grande, au Texas, près de la frontière mexicaine – un cliché dont chaque détail est « évocateur et révélateur », selon le journal : la colère sur le visage de l’agent, le sac de nourriture dans la main du migrant, l’isolement des lieux, où la scène s’est produite. « Il est impossible d’ignorer les échos historiques… suggérés par (cette photo) d’un officier blanc appréhendant un Noir en fuite », souligne The Washington Post. Le journal accuse Joe Biden d’être le principal responsable de l’afflux, ces dernières semaines, de quelque 14 000 Haïtiens à la frontière entre le Mexique et les États-Unis : « Ces migrants ne sont pas arrivés par accident. Ce qui a conduit beaucoup d’entre eux vers la frontière, c’est la fausse promesse (que le) nouveau président, publiquement engagé dans une approche plus humaine (de l’immigration), assouplirait les politiques draconiennes de l’Administration précédente ». « Un grand nombre de ces migrants vivaient depuis des années en Amérique du Sud, après avoir fui leur pays, frappé par un tremblement de terre dévastateur en 2010 », rappelle le journal.

Joe Biden, qui doit s’exprimer dans la journée, à New York, devant l’Assemblée générale des Nations unies. D’après The Guardian, son discours aura pour objectif de convaincre les États membres que « l’Amérique est de retour ». Une promesse qui risque toutefois de se heurter à « l’hostilité de la Chine, à la rupture ouverte avec la France (par l’annulation du contrat sur la vente de sous-marins français à l’Australie) et au scepticisme général, quant à son engagement en faveur du multilatéralisme ». Un scepticisme nourri, notamment, par les désaccords sur le dossier israélo-palestinien, et le retrait chaotique d’Afghanistan.

La France avait essuyé une première déconvenue à la fois commerciale et diplomatique, avec le choix de la Suisse d’opter pour les avions militaires américains F-35, plutôt que le Rafale français, pour renouveler sa flotte. Le Temps voit dans ce choix la manifestation du « nouveau puzzle stratégique mondial » qui serait en train de se mettre en place. Une évolution illustrée, de nouveau, par le renoncement de l’Australie à acheter les sous-marins français, selon le journal – qui regrette de voir l’Union européenne, « divisée sur sa défense autonome », et « peiner de plus en plus à s’insérer » dans ce nouveau puzzle mondial. Le Temps évoque « le besoin urgent d’une boussole stratégique commune », faute de quoi l’UE risque de se retrouver « cantonnée à une impuissance humiliante ».

La presse suisse, déjà dans la nostalgie de l’ère Merkel. La chancelière allemande quittera son poste, après les législatives de dimanche prochain. « Que la vie était belle sous Merkel! Avec cette chancelière, on n’a pas eu trop de soucis à se faire. La croissance a été exceptionnelle pendant seize ans. « Mutti » a su rassurer les Allemands lors des crises les plus graves. Ils ont eu le sentiment d’être entre de bonnes mains, protégés par une chancelière en laquelle ils avaient confiance, au-dessus de tout soupçon », soupire La Tribune de Genève, qui note, néanmoins, que les résultats des législatives de dimanche risquent d’être si serrés, et la formation du futur gouvernement si longue et difficile, que « Merkel pourrait encore rester en poste jusqu’à Noël, avant de connaître son successeur ».

En France, le quotidien Libération fait lui aussi l’inventaire de ses 16 années de pouvoir. Si le journal note que la chancelière jouit aujourd’hui encore d’une « incroyable popularité », il estime, également, qu’Angela Merkel n’a pas engagé « les réformes nécessaires pour moderniser son pays » – en particulier dans le numérique, le climat, les transports publics, la transition énergétique, d’où un bilan plutôt « mitigé », selon Libé. De ses relations avec les différents présidents français, à l’immigration, en passant par la fracture Est-Ouest, le journal parcourt les 16 ans de pouvoir de celle qui est devenue « un modèle » pour toute une génération de femmes, tout en manifestant, pour sa part, « un relatif désintérêt » pour le féminisme – une question chère à la rédaction de Libération, ce qui n’empêche pas le journal de se pencher sur la question tout à fait essentielle de la garde-robe d’Angela Merkel, au fil des années. Libé a-t-il écrit un tel papier sur les costumes de Gherard Schröder, à la fin de son mandat ? On en doute. Angela Merkel étant une femme, il est tout à fait justifié, visiblement, de parler chiffons et de passer en revue ses tailleurs successifs. Qu’importe que le journal écrive que la chancelière, en optant pour l’uniforme veste-pantalon, espérait (ainsi) s’éviter les remarques sur son look », ou cite la dirigeante allemande, rappelant à l’ordre un journaliste qui lui faisait remarquer qu’elle avait porté deux fois la même robe, à plusieurs années d’intervalle, déclarant que sa « mission » était de « servir le peuple allemand, pas de faire un défilé de mode ».

On ne se quitte pas là-dessus. Rien de tel qu’un bon petit fait divers insolite, pour oublier les papiers sexistes. Le quotidien britannique The Guardian fait état de l’arrestation, près de la ville d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, de deux hommes accusés de s’être livrés à un trafic pas banal, puisque les policiers ont trouvé dans leur coffre une quantité invraisemblable de sacs remplis de morceaux de poulet frit et bien gras, concoctés par une chaîne de restauration rapide, ainsi que la modique somme de 100 00 dollars. Un pactole engrangé grâce à la livraison de cette haute gastronomie aux habitants de Auckland, confinés depuis le mois d’août et privés, quel désastre, du droit d’aller au restaurant, et même de se faire livrer leurs repas. Heureusement pour eux, ces restrictions seront allégées dès ce soir. Les habitants d’Auckland pourront donc de nouveau s’adonner, en toute légalité, à leur passion pour la malbouffe…

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