A l’approche des élections législatives allemandes du 26 septembre, Le Monde tient le carnet de bord de la campagne. Un point quotidien, avec les événements, les images, les sondages, les clips, les slogans, les chiffres et les mots-clés qui permettent de suivre et de vivre cette compétition électorale à l’issue de laquelle Angela Merkel quittera le pouvoir, après seize années à la chancellerie.
Ce ne sont que sept secondes au milieu d’un clip qui dure deux minutes trente. Mais ces sept secondes ont suffi à créer une polémique qui est venue percuter la stratégie des derniers jours de campagne d’Armin Laschet (CDU-CSU).
Le clip en question est un clip de campagne de la CDU-CSU, tout ce qu’il y a de plus classique. Mais un passage a retenu l’attention : un extrait d’une scène qui remonte au 3 septembre, à Erfurt (Thuringe). Ce jour-là, M. Laschet prononçait un discours quand un homme en colère, militant du mouvement Querdenker (« libres-penseurs »), radicalement opposé aux mesures de restrictions sanitaires, a déboulé sur scène et interpellé le candidat en critiquant la politique de vaccination.
Dans l’extrait du clip de la CDU, les images de cette scène sont accompagnées de ce commentaire : « D’abord réfléchir, puis discuter. Discuter avec ceux qui ont une attitude critique. Oui, avec eux, tout à fait. »
La publication de cette vidéo a notamment suscité une vive réaction de l’ancien président du comité d’éthique allemand, Peter Dabrock. « Bonjour, la CDU. Après le terrible assassinat d’Idar-Oberstein, vous continuez à diffuser un tel clip de campagne, dans lequel M. Laschet s’enorgueillit de discuter avec un Querdenker de la pire espèce ? Est-ce sérieux ? Où est la limite de ce qui est défendable dans une démocratie ? », s’est-il indigné sur Twitter, en faisant référence à l’assassinat d’un jeune homme de 20 ans dans une station-service d’Idar-Oberstein, en Rhénanie-Palatinat, samedi 18 septembre. Un crime qu’a reconnu un homme de 49 ans qui a expliqué à la police qu’il avait abattu le jeune employé de la station-service parce qu’il avait refusé d’encaisser ses achats pour non-port d’un masque anti-Covid.
Si l’appartenance de l’assassin d’Idar-Oberstein à la mouvance des Querdenker n’a pas été clairement établie, le fait que la CDU utilise l’extrait du meeting d’Erfurt pour célébrer la capacité de dialogue de son candidat à la chancellerie a provoqué de sévères réactions, parce que l’homme qui avait interpellé Armin Laschet à Erfurt est connu comme un proche de la droite identitaire, qu’il a défrayé la chronique en obligeant un jour un groupe d’enfants à enlever leur masque dans le bus scolaire qu’il conduisait, et qu’il a récemment partagé un appel à « faire dégager » un autocar utilisé comme centre mobile de vaccination.
Il vous reste 62.18% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article Elections allemandes, J − 4 : polémique après un clip montrant M. Laschet discuter avec un « antivax » est apparu en premier sur zimo news.