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Aux Nations unies, affrontement à fleurets mouchetés entre Joe Biden et Xi Jinping

Emmanuel Macron avait renoncé dès cet été, bien avant la crise des sous-marins, à participer à l’Assemblée générale des Nations unies (ONU). La brouille survenue depuis avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en raison de leur pacte de défense à trois (Aukus), ne l’a pas davantage incité à participer à distance à la grand-messe de la diplomatie mondiale, pourtant organisée en mode « hybride » cette année.

Une occasion manquée alors que la France se veut, en bonne européenne, l’une des championnes du multilatéralisme, prompte à défendre une « troisième voie », en particulier dans la région indo-pacifique.

A fleurets mouchetés, la première journée de l’Assemblée générale de l’ONU, mardi 21 septembre à New York, a donné un aperçu des visions antagonistes de Joe Biden et de Xi Jinping, même si tous deux ont fait assaut de diplomatie.

Le président américain prononçait là son premier discours onusien depuis sa prise de fonction. Il s’est employé à se démarquer de son prédécesseur, Donald Trump, et de sa croisade contre les institutions multilatérales. Quant à son homologue chinois, il s’était, lui, décidé sur le tard à intervenir à distance, précisément après la formation de l’alliance Aukus, que son pays ne s’est pas privé de dénoncer.

Les bonnes intentions de Biden compromises par les faits

Coopération, développement, investissement, innovation, diplomatie, solidarité… Dans les mots, Joe Biden a coché toutes les cases d’un discours de promotion du multilatéralisme. Il y a six mois encore, il lui aurait valu des félicitations de nombreux pays alliés. Aujourd’hui, les bonnes intentions paraissent fortement compromises par les faits.

Le président démocrate a promu, à la tribune, une « diplomatie sans relâche » et une défense du club des démocraties libérales, au nom de valeurs partagées. Ce discours s’inscrit dans la continuité de toutes ses prises de parole depuis son élection, qui reposent sur trois révisions : celle des priorités du moment pour l’Amérique, celle de ses engagements militaires et celle des relations avec ses alliés.

Sur le premier point, Joe Biden a confirmé à l’ONU son engagement dans la lutte contre la pandémie et le réchauffement climatique, en rupture nette avec Donald Trump. Sur le second, il a une nouvelle fois justifié le retrait d’Afghanistan – sans revenir sur le chaos du mois d’août – et proclamé la fin des conflits dénués d’objectif atteignable.

De surcroît, Joe Biden a assuré ne pas « vouloir de nouvelle guerre froide et d’un monde divisé en blocs rigides ». Pour lui, le recours aux armes doit être « une solution de dernier recours, pas de premier recours ». Une façon de répondre aux inquiétudes du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de la France et de l’Europe, qui se méfient de son approche « confrontationnelle » avec Pékin. Le retrait précipité d’Afghanistan et l’alliance Aukus n’ont fait que confirmer que la Chine était désormais au cœur des choix stratégiques des Etats-Unis, quitte à brusquer leurs partenaires les plus anciens.

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